42 sur 51 cercles administratifs des régions du centre et du nord font face à des niveaux de malnutrition sérieux ou critique. C’est ce que révèle le Cadre intégré de classification de la malnutrition aiguë (IPC MA), conduite en janvier 2022.

A l’atelier du programme R2G à l’endroit des réseaux des journalistes évoluant dans les secteurs de la nutrition et du Wash,  tenu en fin juin, la Direction générale de la santé et de l’Hygiène publique/sous-Direction nutrition (DGSHP/SDN) a communiqué sur la situation nutritionnelle au Mali. Une préoccupation ressortie dans le Cadre intégré de classification de la malnutrition aiguë (IPC MA), conduite en janvier 2022.

Le document relève que « le nombre d’enfants de 6 à 59 mois souffrant de malnutrition aiguë a augmenté de 29 % en 2021 comparé à 2020 et de 53 % comparativement à l’année 2022 ».

Également, « plus de 1,2 million d’enfants sont à risque de malnutrition aiguë dont 309 824 enfants de la forme sévère au niveau national et 247,088 enfants MAS (malnutrition aigüe sévère) dans les zones d’urgences ».

En plus des sites de déplacés internes des régions de Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao, et Ménaka, 42 sur 51 cercles administratifs, contre 16 il y a six mois dans l’ensemble des régions, font face à des niveaux de malnutrition sérieux ou critiques (phases 3 et 4), a précisé Mme Traoré Alima Diourté.

La nutritionniste à la DGSHP/SDN explique que l’augmentation de la malnutrition aiguë globale (MAG) est plus perceptible dans les zones situées au centre et le nord du pays où l’insécurité, l’accès aux soins de santé et nutritionnels, l’accès à l’eau, à des systèmes d’assainissements adéquats, des déplacements de populations, de l’accroissement de l’insécurité alimentaire chevillent.

« Ces grandes contraintes continuent de ralentir drastiquement l’acheminement des intrants et d’impacter le niveau de couverture de la prise en charge nutritionnelle », a prévenu la nutritionniste.

Avant de rappeler que « les besoins actuels pour 2022 pour la réponse nutritionnelle en urgence au Mali s’élèvent à 78 millions de dollars ».

Le secteur de la nutrition, qui mène des activités visant à sauver des vies, selon Mme Traoré, reste drastiquement sous financé, à seulement 12 % par les donateurs à ce jour.

Face à l’urgence, la division nutrition propose, en premier lieu, de renforcer le plaidoyer pour une meilleure mobilisation des ressources afin d’améliorer la couverture de la prise en charge de la malnutrition aigüe et d’assurer une réponse holistique/intégrée et multisectorielle en faveur des plus vulnérables.

Kadiatou Mouyi Doumbia

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