Le chef de la Délégation de l’Union européenne (UE) au Mali, Bart Ouvry, était à Fana, mercredi dans le cadre de la célébration de la Journée tolérance zéro aux mutilations génitales féminines (MGF). Le diplomate à l’initiative de l’Association de soutien au développement des activités de population (ASDAP), en collaboration avec Plan Mali s’est rendu à la sous-préfecture, à la mairie et au Centre de santé de référence (Csref) de la localité pour exprimer son soutien aux actions de développement.

 

Le temps fort de la visite de Bart Ouvry a été la rencontre d’échanges qui s’est déroulée dans un l’hôtel de Fana et qui avait comme thème : «Investir dans les adolescents : fille et garçon, à travers la formation et l’information afin d’assurer l’atteinte de l’objectif tolérance zéro aux MGF en 2020». L’UE a financé le Projet d’appui communautaire à l’abandon de l’excision (Paca) dans les Cercles de Bougouni, Yanfolila et Dioila, dont la mise en œuvre est assurée par l’Association de soutien au développement des activités des populations (ASDAP), en collaboration avec Plan-Mali. Le programme qui a duré deux ans (janvier 2018 -décembre 2019) a mobilisé plus de 141 millions de Fcfa.

Dans son allocution, la directrice exécutive adjointe de l’ASDAP, également coordinatrice du Paca, Mme Simbara Fatalmoudou Touré est revenue sur les principales réalisations du programme depuis 1985. Elle a également indiqué qu’entre 2006-2015, ASDAP a pu mobiliser plus de 5,8 milliards de Fcfa pour la mise en œuvre d’une cinquantaine de projets. «Ces interventions ont permis d’améliorer le bien-être des populations», a souligné Mme Simbara Fatalmoudou Touré avant de saluer les résultats obtenus, c’est-à-dire l’abandon de la pratique par plusieurs villages. Pour sa part, le maire de la Commune de Fana, Keffa Diarra, a assuré que sa collectivité ne ménagera aucun effort pour soutenir la lutte contre les MGF, alors que le directeur des programmes de Plan-Mali, Lazare Charles Djibodé a réitéré l’engagement de l’organisation à défendre les droits des enfants et des jeunes filles.
Sur le chemin du retour à Bamako, Bart Ouvry a rendu une visite de courtoisie à la mairie et aux chefs coutumiers de la Commune rurale de Binko (village de Tingolé) et participé à une causerie éducative avec les femmes leaders, sur l’ampleur de l’excision. Pour le chef de la Délégation de l’UE dans notre pays, la population doit comprendre que l’excision est une pratique qui peut avoir des conséquences sur la santé et porter atteinte à la dignité de la femme. «Nous plaidons pour l’interdiction de la pratique au niveau national et international. Il est important que les gens décident d’eux-mêmes que les MGF ne vont pas dans l’intérêt de la femme. Beaucoup d’experts confirment que ce n’est pas une prescription religieuse», a confié le diplomate.

Envoyé spécial Siné S. TRAORÉ

Source : L’ESSOR