« La polydactylie », se définit comme la présence d’un ou de plusieurs doigts supplémentaires au niveau de la main ou d’un ou de plusieurs orteils au niveau des pieds, indique Dr Diaz Sékou, médecin dans une clinique de Bamako. La main est la plus concernée par les cas de malformations, ajoute-t-il.

 Selon le spécialiste, au Mali, où modernité et tradition riment le quotidien des habitants, il n’est pas rare qu’un homme polydactyle se sent mal à l’aise dans la société. Cependant, les gens modernes qui sont touchés de la polydactylie viennent faire couper les leurs souvent par complexe ou parce qu’ils se sentent différents des autres. Mais peu importe les deux cas, il est conseillé de les couper en bas âge en faisant une petite chirurgie.  Ça n’a aucun inconvénient, rassure-t-il.

Mais avec l’âge avancé surtout à partir de 15 ans ou 16 ans, l’opération peut être mortel car pouvant causer un saignement incessant, prévient Dr Sékou. Il demande une forte communication là-dessus afin de montrer que, c’est un phénomène naturel par Dieu et n’a aucun risque sur la santé.

Cette malformation qui s’opère facilement inquiète souvent de nombreuses personnes, surtout les parents. Pour mieux comprendre, l’implication sociale nous avons interrogé Baba Traoré traditionaliste.

Il soutiendra que selon la tradition ancienne nos ancêtres aimaient toutes les personnes qui possédaient les six doigts, car c’était des personnes chanceuses. Une des raisons qui poussaient les vielles personnes à pratiquer un rituel avant cette récolte. « Avant la récolte, les chefs amenaient une calebasse de graines de semence. Avant de semer, on demandait à celui qui avait les six doigts de plonger sa main dans la calebasse pour avoir une bonne récolte. Car, « la femme ou l’homme qui la possédait était considéré comme quelqu’un qui porte de la chance, » dira Baba Traoré.

Et de soutenir qu’un homme ou à une femme polydactyle doit s’estimer chanceux. Mails, hélas ! Les personnes touchées en souffrent et pensent qu’ils sont différents des autres qui ont généralement cinq doigts. Pour l’homme attaché à la culture, la tradition recommande de garder le naturel. De nos jours, précise-t-il avec les religions et surtout d’autres civilisations avec le développement de la technologie, nous avons compris et vu beaucoup de gens qui amputent le sixième doigt pour des raisons esthétiques, regrette notre interlocuteur.

Pour sa part, la polydactylie ne pose aucun problème. Seulement l’homme moderne n’en veut plus. Également, le constat amer se trouve plus chez les parents, qui trouvent la situation de leur enfant anormale. Ils pensent qu’il faut la corriger. Certains l’attribuent même à une malédiction. Alors que ceci est une création divine.

Baba Traoré rassure, en disant qu’enlever ou garder le sixième doigt ou orteil ne pose pas de problème, selon la tradition.

Fatoumata Koita

Source: Bamako News