Dans l’active et périlleuse recherche de traitement contre le coronavirus, le sang de vers marin, aux propriétés oxygénantes 40 fois plus élevées que nos globules rouges, sera étudié au travers d’un essai clinique à partir de ce lundi 6 avril dernier.

 

Dans la lutte contre le coronavirus, la recherche d’un traitement est cruciale. Une nouvelle potentielle solution, issue du sang de ver marin qui dispose de propriétés oxygénantes 40 fois plus élevées que nos globules rouges, sera mise à l’essai.

La biotech Hermarina a reçu le feu vert ce samedi pour mener cet essai clinique. Cette technique est utilisée notamment pour les greffes de rein et de visage. Si ce test est concluant, la société Hemarina assure être en capacité livré 20 000 doses dans les semaines qui viennent.

Un ver marin de Bretagne

L’essai sera mené sur dix patients en détresse respiratoire aiguë à cause d’une infection au Covid-19. “Le Covid un moment donné se mettra en fait au niveau des alvéoles pulmonaires et empêchera ces patients d’avoir une bonne ventilation, détaille Franck Zal à Rfi, directeur de la société Hemarina à l’origine du projet. Ça veut dire que les poumons seront infectés par le Covid et ces patients peuvent perdre jusqu’à 70% de leur capacité d’échanges respiratoires entre l’air et le sang.” L’objectif du sang de ver marin est de redonner du souffle à ces patients. “Ce sont des patients qui vont être injectés avec cette molécule qui est un respirateur moléculaire, c’est en fait une grosse molécule d’hémoglobine qui est capable qu’il y ait 40 fois plus d’oxygène qu’une hémoglobine humaine”, poursuit Franck Zal.

Ce ver marin ou ver arénicole, se trouve en Bretagne et “prend son oxygène à marée haute et vit sur son oxygène à marée basse, décrit le chirurgien Laurent Lantieri, qui participera à cet essai, à France 3. Il a une caractéristique, c’est que son hémoglobine lui permet de vivre plusieurs heures à marée basse sans respirer. Notre hémoglobine, elle, est contenue dans nos globules rouges et l’hémoglobine de ver marin est une hémoglobine libre, elle circule, et donc c’est un élément qui permet d’avoir un transporteur d’oxygène.”

C’est la première fois que cette molécule sera testée pour ce type de pathologie. “Le but de cet essai, c’est vraiment de voir quelle est la dose efficace qui leur permettra de basculer vers une respiration retrouvée, en fait une capacité respiratoire avec cette molécule”, précise le directeur d’Hemarina. Certains infectiologues, eux, se demandent néanmoins si des complications ne pourraient pas survenir chez ces patients souvent âgés.

Rfi