La Plateforme des Syndicats de la santé du Mali (PLASSMA), présidé par Dr Chacka Kéita, a animé un point de presse, hier 16 octobre 2019, au département de la santé et des affaires sociales. Objectif : dénoncer le mépris des autorités sanitaires à l’endroit des agents de santé. Ces derniers fustigent le fait qu’aucun point du protocole d’accord du 25 juillet 2018 signé entre l’Etat et la Plateforme ne soit encore mis en œuvre. La Plateforme des syndicats de la santé informe que ce manque de considération à l’endroit des agents de la santé du Mali peut aboutir à des cessations de travail limité ou illimité.

« Nous avons voulu cet entretien cet après midi avec vous hommes et femmes de médias, pour faire le point global par rapport à l’Etat d’avancement de notre protocole d’accord signé le 25 juillet 2018. Ce protocole a été signé, mais aujourd’hui, jusqu’à preuve du contraire, aucun de ces points n’a   pu être mis en œuvre. Ce qui est le plus pressant d’ailleurs aujourd’hui, c’est   la question des passerelles. La question des passerelles veut dire quoi ? C’était demander à ce que les fonctionnaires des Collectivités puisse prétendre à la hiérarchisation à la fonction de recherche et d’attachés de recherche. L’année dernière on nous avait promis ça. Mais malheureusement on est à une année et plus aujourd’hui, le même concours a été lancé, et les mêmes éléments, nos militants se trouvent bloqués et ne parviennent pas à déposer leurs dossiers. Et pire encore, même ceux là dont on avait accepté les dossiers l’année dernière, aujourd’hui l’administration sanitaire refuse catégoriquement de signer leurs dossiers. Nous pensons que nous sommes en face d’une mauvaise volonté affichée, d’un mépris à l’endroit des militants de la Plassma et des agents de santé du Mali. Nous avons cherché à rencontrer les autorités sanitaires. Depuis deux semaines, nous sommes en train de faire des aller –retours sans pour autant avoir quelque chose de consistant. Aujourd’hui nous avons demandé à rencontrer le secrétaire général du Ministère de santé. Malheureusement on n’a pas pu le voir. Nous allons analyser toutes ces informations et le département va  en tirer largement les conséquences », a déclaré Dr Chacka Kéita, le secrétaire général de la PLASSMA et secrétaire général du Syndicat des Médecins du Mali (SY.ME.MA).

Comme actions futures de la plateforme, il a été on en peu plus claire. « Les actions futures sont très claires. Aujourd’hui, nous pensons tout simplement qu’on ne nous prend pas au sérieux. On signe un protocole d’accord le 25 juillet 2018. Nous sommes aujourd’hui le 16 Octobre 2019. Ça fait un an et quelques mois. Avec tout ce qu’on vient de voir comme scénario, toutes les tractations que nous avons eu à faire pour résoudre cette situation dans l’amiable, si le Ministre de la santé et son secrétaire général restent encore injoignables, invisibles, pour en discuter largement, nous pensons que le syndicat va prendre toutes ses responsabilités. Toutes ses responsabilités, ça veut tout dire. Ça peut aller en sit-in, ça peut aller à une cessation de travail limitée ou illimitée ».

Et de regretter qu’aujourd’hui qu’il n’y ait pas de points mis en œuvre après signature. « On a signé un encore, on devrait aller à des commissions de travail. On devait avoir quatre commissions, malheureusement on n’a eu deux commissions. C’est une seule commission qui a eu à travailler. Et cette commission à travailler sur la question des passerelles et sur la question de hiérarchisation. Mais aujourd’hui, force est de reconnaitre que même les résolutions de cette commission peine à voir le jour, parce qu’un concours d’hiérarchisation vient d’être lancé et les gens ne peuvent pas postuler. Pour nous, ça veut dire que le protocole d’accord qui a été signé, est en souffrance pour ne pas dire qu’il est en train de mourir. Et là, nous n’allons pas   l’accepter. Les gens ont fourni tellement d’efforts, les gens attendent tellement de ce protocole d’accord, que s’il faut renouveler ce qui a été fait pour obtenir la signature de ce protocole, pour quoi le renouveler ? »

Il a par ailleurs rappelé que le concours est lancé à l’intention des agents de santé du Mali : les médecins, les assistants médicaux, même certains infirmiers et sages femmes. Alors, la hiérarchisation étant lancé, on a commencé à recouper les informations. On a été voir le Directeur national du centre national de recherche sciences et de technologies (CNRST). Pour lui, il n’a aucun texte en sa possession qui interdit les fonctionnaires de collectivités de prétendre à cette hiérarchisation ». Mais malheureusement quand les fonctionnaires des collectivités amènent leurs dossiers, on refuse de les prendre sous prétexte qu’on les a pas dit de prendre ces dossiers. Mais qui leur a dit de ne pas prendre ces dossiers ? On n’a rencontré le secrétaire général du Ministère de la santé il y a un moment de cela, apparemment ils ont eu des discussions avec l’enseignement supérieur. Mais en résumé nous nous concluons tout simplement que c’est de la mauvaise foi, c’est un mépris, c’est un manque de considération à l’endroit des agents de santé du Mali. Avec cette attitude des autorités sanitaires, dit Dr Kéita, nous nous pensons que le dialogue est rompu. Parce qu’en voulant régler ce problème dans l’amiable, on ne parvient pas à rentrer en contact avec les autorités, à savoir le secrétaire général du Ministère de la santé, et pour ne même pas dire le ministre. Car, on n’a demandé à le rencontrer avec une lettre d’audience il y a deux semaines de cela, il n’a pas répondu. C’est trop pour nous.

Et le Dr Seydou Cissé, membre de la plateforme d’ajouter : « c’est la volonté manifeste de retarder l’application du procès verbal signé le 25 juillet. Plus d’une année, on constate qu’on est en train de faire des va et viens, on travaille dans les commissions et nous ne bougeons pas. On pense que les différents responsables sont de mauvaise foi. Car c’est impossible qu’ils se contredisent dans la même administration. A la base on te dit que ce n’est pas interdit par les textes au sommet on te dit que c’est interdit. Depuis deus semaines, le problème était posé puisque la date limite de clôture est ce 18 Octobre. Il y a deux semaines de cela nous avons alerté le secrétaire général du ministère de la santé qui nous a dit qu’il a rencontré son homologue de l’enseignement supérieur et qu’i l n’y avait pas de problème, que le principe était accepté. Et depuis deux semaines, le principe ayant été accepté, il y a eu aucune lettre, aucun mail, pour autoriser le directeur du CNRST de prendre les dossiers. Nous n’avons pas compris, nous avons dit que c’est une volonté manifeste de retarder jusqu’à la clôture. Une fois que la clôture sera faite on va nous dire, bon attendez l’année prochaine. C’est une manière de nous retarder ».

Hadama B. Fofana

SourceLerepublicainmali