La saison froide est le terrain de jeux favori des petits maux. Avec son installation à petits pas depuis le début du mois de novembre, nous assistons de plus en plus à un départ régulier des personnes vers les hôpitaux. Qui pour un petit paludisme, qui pour des rhumatismes ou un mal d’articulation dû à une vieille blessure.

En ces moments où la fraîcheur commence à s’installer, nous assistons à Bamako à un changement de température brusque selon les différentes périodes de la journée. Car les journées sont chaudes et les nuits douces. Ces
changements ne sont pas bien supportés par le corps humain et nous conduisent souvent vers les centres de santé.

Nous sommes à la pédiatrie du CHU Gabriel Touré. Il n’est que 6 heures 30 minutes et les médecins ne sont pas encore sur place, mais le lieu est bondé de mamans qui amènent leurs enfants. On se fait enregistrer et on patiente. Ces enfants, pour la plupart, dorment encore et ceux qui sont déjà réveillés sont en pleurs à cause des douleurs.

Selon le Dr Abdrahamane Sissoko, médecin généraliste au Centre de Santé de Référence de Tombouctou, « le changement climatique a une influence sur l’état de santé de la population. Ces moments de fraicheur favorisent les rhumes et les infections respiratoires, qui sont plus fréquents. En ce moment, en milieu hospitalier ou en consultation, la plupart des patients viennent pour des rhumes ou d’autres infections respiratoires basses, comme la toux et la pneumonie. Au début du froid, nous conseillons aux mères des enfants de les protéger avec des habits qui conservent la chaleur et de ne pas laver les enfants la nuit mais plutôt le matin très tôt. C’est aussi un moment où les crises d’asthme sont fréquentes, nous leurs conseillons aussi d’éviter la poussière. Nous pouvons enregistrer plus de 10 consultations pour des problèmes d’infection respiratoires ».

Saison froide: « difficile pour les mamans »

Pour le Dr Mohamed Tahar, médecin généraliste à la clinique Pasteur, la saison qui arrive est d’une grande difficulté pour les mamans, car elle les oblige à être plus attentionnées auprès des enfants et des personnes âgées. La période, selon lui, est appropriée pour la prolifération des virus et surtout pour de nombreuses infections : angines, otites, bronchiolites de l’enfant, bronchite, grippe, rhume, gastro entérite… Ce sont des maladies banales, dont la prise en charge est facile, mais qui peuvent nous rendre la vie assez pénible en cas de négligence. Les parents doivent donc être très attentifs.

Le Dr Tahar poursuit en soulignant qu’à Bamako, avec les tuyaux d’échappement, les boulangeries et les usines, l’atmosphère est obligatoirement polluée et que les maladies sont le quotidien des populations, car elles inhalent les fumées, ne se couvrent pas correctement, même lorsqu’elles circulent sur des engins à deux roues. En outre, les gens sont médicalement très indisciplinés : on se mouche n’importe comment et n’importe où et cela peut contaminer les personnes qui sont en bonne santé. Il faut noter que le froid est en train de venir à grands pas. Nous nous devons d’adopter les comportements que nous recommandent nos médecins et surtout consulter à chaque fois que sont constatés des changements d’état général chez nous- mêmes, nos enfants ou les personnes âgées.

Youssouf AG Ibrahim

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