Maladie génétique du sang, la drépanocytose reste particulièrement redoutable au Mali où 5000 à 6000 enfants drépanocytaires naissent tous les ans. Face au mal, le Centre de recherche et de lutte contre la drépanocytose (Crld) et l’Association malienne de lutte contre la drépanocytose (Amlud) engagent la riposte, à travers une communication sur les avantages liés au dépistage dans la lutte contre drépanocytose. Le ton a été donné,  le mercredi 19 juin dernier, par le ministre en charge de la Santé Michel Hamala Sidibé, à l’occasion de la célébration de la 11ème journée mondiale de lutte contre la drépanocytose, en présence de la première dame Mme Keïta Aminata Maïga, Pr Dapa Diallo, directeur du Crld…

La consultation, le dépistage, le traitement, hospitalisation et le suivi sur la drépanocytose, afin de déraciner le mal. Tel est objectif affiché par le Crld et l’Amlud lors de cette journée placée sous le thème : « Le dépistage, un moyen efficace de prévention et de lutte contre la drépanocytose». Le défi est de taille. Mais le Crld est bien déterminé à le relever, avec le soutien et l’implication de tous ses partenaires. En effet, l’efficacité de la lutte contre la drépanocytose implique une vision holistique reposant sur trois piliers essentiels, à savoir : l’accès à de soins efficaces dans l’équité, le diagnostic précoce et, surtout, la réduction du nombre des naissances drépanocytaires. Cette vision, selon Dapa Diallo, « doit être appropriée par nos populations ». « C’est la maladie génétique la plus répandue dans le monde. Elle touche des millions de personnes. La drépanocytose peut entraîner de graves conséquences : une anémie, des crises douloureuses, pouvant toucher différents organes ou encore une moindre résistance à certaines infections », a-t-il expliqué. Il a, par ailleurs, rappelé que Le CRLD est un établissement public à caractère scientifique et technologique (EPST) placé sous la tutelle du ministère de la Santé malien.

« Il travaille en réseau avec les autres structures de santé. Sa Mission est d’offrir un parcours médicalisé adapté à chaque drépanocytaire, notamment la consultation, le dépistage, le traitement, hospitalisation et le suivi. Faire un diagnostic précoce de la maladie poursuivre la recherche sur la Maladie, former sur la Drépanocytose et permettre un accès aux soins pour tous », a-t-il précisé.

La présidente de l’association malienne de lutte contre la Drépanocytose (Amlud), Mme Traoré Fanta Coulibaly, dira : « Le choix porté sur votre personne (première dame) pour présider cette cérémonie se justifie par votre engagement pour la cause des drépanocytaires. Très tôt, nous avons compris votre engagement pour la santé de la population de notre pays. C’est à ce titre que vous aviez très souvent dit je cite : Vivre, ce n’est pas être vivant, mais se porter bien. Vous avez toujours répondu à l’appel de l’Amlud pour célébrer des journées phares dans la lutte drépanocytose, notamment celle du 10 mai, journée africaine et celle d’aujourd’hui… ».

Le choix du thème se justifie, poursuit-elle, par le caractère très utile du dépistage. Car en prenant l’enfant par la main, on prend la mère par le cœur et la santé est un succès à cultiver avec amour et bienveillance, la gratuité du dépistage favorisera sa généralisation et améliorera le pronostic en permettant de prendre le malade en charge dès le plus jeune âge, de le traiter et de prévenir des complications.

Pour sa part, le ministre en charge de la Santé, M. Sidibé a indiqué que l’ampleur de la drépanocytose est une pandémie qui touche 100 millions de personnes dans le monde. L’Afrique constitue est un foyer originel de cette maladie. « Au Mali, l’ampleur de la drépanocytose se traduit par un taux de prévalence élevé du gène de l’ordre de 12 % de la population totale qui représente environ 2 millions de personnes. Aussi, le risque pour un couple porteur de gènes de la drépanocytose de donner naissance à un enfant malade est de 25 % à chaque grossesse », a-t-il regretté. Il ajoute : « Ce thème met en lumière la problématique des soins chez les drépanocytaires et justifie pour le Mali l’adoption d’une politique nationale de prévention et de lutte contre les maladies non transmissibles, dont la drépanocytose… ».

La cérémonie s’est clôturée par une présentation du professeur GUINDO sur la maladie et les missions du Crld et une visite guidée du centre.

Mohamed Sylla

 

Source: L’Aube