Les autorités régionales ont pris la mesure de la menace et instruit aux structures de prendre les dispositions idoines pour se protéger contre la propagation.

Le virus de coronavirus continue de se propager à travers le monde. Loin de s’effilocher, le nombre de personnes contaminées ne cesse d’exploser. Les chiffres grisants de décès témoignent de l’ampleur et de la gravité de la situation. À des milliers de kilomètres loin de nos frontières, plusieurs États ayant enregistré des cas de coronavirus sont désormais mobilisés pour faire face à cette guerre sanitaire. Même si pour le moment aucun cas n’a été confirmé, les plus hautes autorités du pays ont pris des mesures vigoureuses de prévention contre le Covid-19 (nom donné par l’OMS à la maladie provoquée par le SARS-CoV-2, un virus qui appartient à une grande famille des coronavirus). Lors de la réunion extraordinaire du Conseil de défense nationale, le chef de l’État n’a d’ailleurs pas manqué d’indiquer que «nous avons les ressources pour cette victoire. La première de ces ressources est notre capacité individuelle à suivre les messages et les conseils des structures indiquées. La deuxième de ces ressources est notre capacité à agir et à relever les défis, impossible n’étant pas malien».
En l’absence d’un antidote, les experts de la santé préconisent la prévention qui demeure le meilleur moyen pour endiguer la pandémie du Covid-19. Au niveau de la quatrième région administrative, la surveillance est désormais de mise et un dispositif a été mis en place au niveau des structures sanitaires en vue de lutter contre ce fléau qui hante les esprits. Il est 13h, sous un ciel de plomb lorsque nous arrivions à l’hôpital Nianankoro Fomba de Ségou. Sur place, le dispositif de lavage des mains a été mis en place. L’équipe médicale est constituée d’hommes et de femmes reconnaissables à leurs blouses blanches et masques sur le visage. Installée à l’accueil, contrôle systématiquement les patients, automobilistes, motocyclistes et visiteurs pour parer à toute éventualité de contamination du coronavirus. Tout d’abord, les agents procèdent à la désinfection des mains à l’aide du gel hydro alcoolique. Ensuite, la température est prélevée à l’aide du thermoflash placé à quelques centimètres du front. Un site d’isolement a été établi au niveau de l’hôpital au cas où il y aurait des personnes atteintes de coronavirus. Si le lavage des mains à l’aide des gels hydroalcooliques ou du savon et de l’eau doit progressivement entrer dans les habitudes de nos concitoyens afin de faire face à la pandémie du coronavirus, pour le directeur général de l’hôpital Nianankoro Fomba de Ségou, Moussa Coulibaly,  il est indispensable de se plier aux mesures importantes prises pour lutter contre.

Au centre de santé de référence Famory Doumbia comme au CSCOM de Sécoura, le kit de lavage de mains a été mis en place. Ce geste simple et banal demeure très efficace pour prévenir la propagation des infections. La lutte contre la pandémie à coronavirus passe forcément par l’implication de tous. Chaque citoyen où qu’il soit devrait s’acquitter de son devoir tout en veillant au strict respect des règles d’hygiène. Cependant, il est loisible de constater qu’en l’absence d’un service de contrôle à l’accueil, certains de nos concitoyens souvent trop pressés entrent dans le centre sans pourtant subir le lavage des mains. Face à la viralité du coronavirus, le médecin chef du centre de santé de référence Famory Doumbia, Benzakour Issa pense qu’il est important d’opérer un véritable changement dans nos habitudes et comportements. «L’heure n’est pas à la panique, mais à la vigilance et au respect des mesures préventives», insiste-t-il. Il urge selon lui de mettre davantage l’accent sur la sensibilisation de la population et l’adoption de bons gestes pour notre bien-être sociétal. Il préconise aussi d’éviter les regroupements étant donné que chaque malade du coronavirus infecte en moyenne 2,2 personnes.
L’adoption de bonnes pratiques d’hygiène personnelle au travail s’avère indispensable contre le coronavirus. Afin de garantir le bien-être des travailleurs, des solutions hydro alcooliques et des kits de lavage des mains à l’eau savonneuse ont été installés dans certaines structures étatiques que notre équipe de reportage a visitées. Il s’agit du gouvernorat de Ségou, de la préfecture, de la mairie et de la direction régionale des impôts. Ces mesures importantes sont saluées par les travailleurs qui peuvent s’atteler à leurs missions en toute sérénité. Néanmoins, d’autres entités y compris l’Amap-Ségou attendent encore la dotation en gel hydroalcoolique, dont la pénurie commence à sévir au niveau des pharmacies. Autre constat, les poignées de main se font de plus en plus rares. Oumar un employé dans une structure de la place était en train de cogiter sur la nouvelle manière de dire bonjour. Comme quoi à situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles.

La mobilisation tous azimuts est plus que nécessaire pour contrer le coronavirus. C’est dans ce cadre que le comité intersectoriel de lutte contre les épidémies et riposte regroupant plusieurs corporations a été réactivé pour être en ordre de bataille comme c’était le cas à l’apparition du virus Ebola. Les membres dudit comité étaient en conclave jeudi dernier sous la présidence du préfet du cercle de Ségou, Dramane Diakité. L’origine de la maladie, son mode de transmission, ses symptômes, ont été largement expliqués par les spécialistes sollicités. Spécifiquement, pour la Région de Ségou parmi les activités réalisées on note l’état des lieux au niveau des aires de santé frontalière avec le Burkina Faso, l’identification d’une salle d’isolement, l’activation du cordon de Tominian (Bénéna) et l’évaluation du dispositif au niveau de l’hôpital Nianankoro Fomba. Les membres du comité ont recommandé l’installation du dispositif de lavage des mains au niveau de chaque service et lieux de culte, la formation des agents de santé et la sensibilisation constante à travers l’organisation d’émissions radiodiffusées sur les conditions d’hygiène à adopter pour faire face au Covid-19.

Mamadou SY
Amap-Ségou

Source: Journal L’Essor-Mali