« Il y a un temps pour tout », a-t-on coutume de dire. « Un temps pour l’évasion et un temps pour une réelle prise de conscience de son propre devenir », ajoute-t-on généralement. C’est cela que certaines filles semblent n’avoir pas compris au regard de comment elles se sont exercées à bafouer leur vie en enterrant leur avenir dans leur passé, finissant, dans de nombreux cas, leur existence dans la plus triste des solitudes. Il s’agit, notamment, de ces filles qui, à force de profiter des jouissances de la jeunesse, refoulant ainsi tout projet de mariage, finissent par courir désespérément dans toutes les directions afin de se trouver un mari, au moment même où les hommes cherchent plutôt à les fuir.

Ces femmes, mieux connues sous la dénomination de « vieilles filles », ne cessent de grimper en nombre, notamment, en milieu urbain où tous les moyens sont bons pour, coûte que coûte, arracher un statut social honorable, c’est-à-dire, le mariage. Et, dans l’essentiel des cas, c’est en ce moment que leur fréquentation des lieux occultes, se multiplieraoù elles se déclareront prêtes à offrir ciel et terre à des charlatans de tous acabits, ne serait-ce que pour avoir un petit mari. Mais les désenchantements de la vie, ne pardonnent pas et sont parfois très cruels. La bonne compréhension des choses, vient toujours tard quand on se borne à ne faire plaisir qu’à son seul égo, faisant abstraction de toute perspective malheureuse de la vie. La désillusion qui frappe ces filles à leur vieil âge, découle essentiellement de là.

Un mariage heureux, est l’un des plus beaux cadeaux que le ciel puisse offrir à une femme. Dans une société à l’instar de la nôtre, chercher d’abord à profiter de sa fraîche jeunesse pour ensuite vouloir se trouver un époux digne de ce nom, n’est pas guère chose évidente chez les filles. Si l’homme a ses propres désirs ou ambitions, la vie, également, a ses propres lois ou mystères qui demeurent aussi bien inviolables qu’impénétrables.Si l’avenir se prépare depuis la jeunesse, il s’agit bien d’une jeunesse consciente et mesurée et non une jeunesse synonyme des pires incartades, d’où, la voie grandement ouverte à un avenir inondé de remords et de repentis.

Nombre de ces vieilles filles dont il est question, se retrouvent souvent face aux conséquences directesde leur cupidité. A force d’avoir été sélectives dans le choix de leur futur époux tout en priorisant la fortune, elles finissent par se retrouver sans mari. A force d’avoir monté les enchères face à de sérieux prétendants au mariage, ces filles finissent par vieillir dans la maison familiale pour ensuite se retrouver dans une situation marginale où elles ne sontplus que des surcharges pour les proches parents. Certaines qui, ne supportant plus la stigmatisation de la proche famille, finissent, en désespoir de cause, par exercer de petits métiers pour subvenir à leurs besoins personnels ou virer carrément dans le commerce du sexe où elles risqueraient même d’y passer le restant de leur vie.

Les grosses sommes d’argent frauduleusement extorquées des poches des hommes, tous ces voyages somptueux et autres cadeaux mirobolants offerts par des jouisseurs vicieux au cours de la jeunesse, ne pourront plus rien arranger lorsqu’une fille, devenue vieille après s’être frivolementengluée dans la déperdition, se met à chercher désespérément un foyer où se caser pour préserver le minimum de dignité qui lui reste.« La plupart des vieilles femmes lanceuses de cauris, sont de grandes noceuses à la retraite», dit-on au Mali.

Source: La Sirène