Dans le but de promouvoir la reconnaissance nationale aux victimes et leur rendre leur dignité, la Commission vérité, justice et réconciliation (CVJR) organisera sa quatrième audience publique le samedi 18 septembre 2021, au Centre international de conférences de Bamako (CICB). Contrairement au programme initial, l’Assemblée plénière de la Commission a décidé que cette quatrième portera sur les trois thèmes précédents des audiences passées.

Il s’agit de la première audience du 8 décembre 2019 qui a porté sur «les atteintes au droit à la liberté», la deuxième du 5 décembre 2020 sur «les atteintes au droit à la vie et à l’intégrité physique, torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants» et la troisième du 3 avril 2021 sur «les disparitions forcées». Elle sera retransmise en direct à la télévision nationale (Ortm) et Renouveau TV, à la radio et sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter et YouTube).

Ainsi, pendant cette quatrième audience 17 victimes composées de 13 hommes et quatre femmes vont témoigner. Au nombre desquelles dix témoignages individuels, sept collectifs, dont deux duos et un trio. À la date d’aujourd’hui, plus 22.600 dépositions ont été recueillies dans les antennes régionales et auprès des équipes mobiles de la CVJR. Aussi, plus de 16 formulaires de dépositions ont été saisis, dont plus de la moitié sont des femmes.

Ces informations ont été données par le président de la CVJR, Ousmane Oumarou Sidibé, au cours de la traditionnelle conférence de presse en prélude aux audiences publiques, qu’il a animée hier à la Maison de la presse. Dans ses propos liminaires le président de la CVJR a expliqué les motivations qui soutiennent cette volonté de revenir sur les anciennes thématiques par le nombre important des dépositions au niveau de leurs antennes.

Alors qu’au cours de chacune de ces audiences, la Commission n’a pu faire témoigner qu’à peu près 11 à 13 victimes alors que beaucoup d’autres souhaiteraient le faire.

«Nous ne pouvons pas faire témoigner tout le monde», a regretté Ousmane Oumarou Sidibé, soulignant toutefois des cas emblématiques qui ont été examinés par leur Assemblée plénière, dont les témoignages sont représentatifs de l’ensemble des victimes. «Revenir sur ces trois thèmes-là permet de présenter d’autres cas emblématiques que notre unité d’enquête sur le terrain a pu mettre en valeur», a argumenté le président de la Commission.

La problématique de la protection des victimes et témoins entendus, l’adoption de la loi sur la politique nationale de réparation pour les victimes, la durée du mandat de la CVJR, ainsi que la mise en place d’un organe pour la réparation, ont été, entre autres, sujets abordés par les hommes de medias.

Aboubacar TRAORÉ

Source : L’ESSOR