L’affaire de disparition de notre confrère Birama Touré entrainera-t-elle Karim Kéita vers sa perte ? En tout cas, comme dans un cauchemar à éternel recommencement, elle va, elle vient, elle va, elle vient, et toujours, comme une trainée de poudre, avec le nom du fils du Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, Karim ou « Katio », c’est selon, devenu entre-temps une star de la politique malienne avec l’élection de son père en 2013 et son élection à lui comme député à l’Assemblée nationale. Karim a-t-il quelque chose à voir dans cette affaire ?

Beaucoup le pensent, certains le murmurent, mais le vieux patriarche des Touré, l’une des familles fondatrices de Bamako, n’en doute point aujourd’hui ! Et comme si on s’était dit « coure, coure toujours, on t’attend au tournant », la convocation du collège électoral pour la tenue des législatives dont le premier tour est prévu pour le 29 mars, donne l’occasion aux familles fondatrices, en plus d’avoir décidé de ne plus recevoir Karim chez-elles tant que la lumière n’est pas faite sur la disparition de Birama, d’appeler à voter contre lui en commune II.

Et l’attitude de Karim et certains de ses proches aurait d’ailleurs quelque chose à voir dans la sortie médiatique du vieux Mamadou Touré, patriarche des Touré de Bamako. Ceux-ci auraient en effet essayé de manipuler l’information, faisant croire que « Katio » avait été reçu par la famille Touré à Bagadadji. Ce qui fera dire au vieux que la famille de Bamoussa Touré de Bamako-Coura, qui a reçu Karim Kéita, ne fait partie des familles fondatrices de Bamako.

Et aux dires du patriarche Touré, nous rapporte-t-on, Karim Kéita aurait tout tenté pour être reçu par la famille Touré à Bagadadji, mais sans succès. Pour lui, « Il est hors de question pour nous de recevoir Karim et les membres de sa liste tant que la lumière n’est pas faite sur les circonstances de la disparition de notre fils, Birama Touré… Tout ce que la famille Touré attend de lui, c’est de dire la vérité sur la disparition de Birama Touré. Qu’il nous dise, comment il est mort et où il a été enterré ?».

Et le patriarche des Touré de mettre en garde le Président de la République : « Nous n’avons aucun problème avec Ibrahim Boubacar Kéita qui un homme bien et respectueux. Mais s’il n’y prend garde, son fils Karim Kéita va lui créer de sérieux problèmes ».

Une mise en garde qui viendrait peut-être sur le tard, car d’après certaines indiscrétions des habitués de la famille présidentielle, l’heure ne serait plus à la grande idylle entre Karim Kéita et son paternel, ce dernier lui ayant sommé de tout faire pour tirer au clair de quoi tout cela retournerait. Pas forcément l’affaire Birama Touré en tant que telle, mais qu’il trouve le moyen pour que son nom n’y soit plus mêlé de près ou de loin !

Que Birama Touré n’ait jamais écrit quelque chose de méchant ou de « lourd » sur Karim Kéita, ou qu’il ait même été sur le départ avec son employeur, comme tentent de le faire croire certains mercenaires de la plume n’est pas le plus important. Le plus important, c’est pourquoi et comment le nom de Karim Kéita revient sans cesse dans ce dossier ?

Rien qu’à chercher une réponse à ces questions, « Katio » doit en faire une question d’honneur, ne serait-ce que pour libérer la conscience de son père ! À défaut, comme l’a dit un confrère de la place, ce dernier devra endosser une grosse part de responsabilité dans tout ce qui adviendra de son fils !

Rappelons que depuis 2016, il y a de cela 4 ans, le journaliste Birama Touré est porté disparu. Malgré la pression des organisations professionnelles de la presse et des associations de défense des droits de l’homme, aucune procédure judiciaire sérieuse n’a été, à ce jour, ouverte sur cette affaire. Aujourd’hui, la famille Touré exige que toute la lumière y soit faite, les journalistes du Mali également !

Seydou DIALLO

Source: Journal le Pays- Mali