Après sa sortie du 28 novembre dernier jugée de « ratée » par beaucoup d’observateurs, l’imam Mahmoud Dicko s’est rattrapé, le lundi dernier, lors de son intervention sur l’attaque des forains de Songho. Il a invité tous les Maliens à être solidaires aux populations de Bandiagara, victimes de la barbarie humaine.

L’imam Mahmoud Dicko, ancienne autorité morale du M5-RFP a condamné, avec la dernière rigueur, l’attaque terroriste contre les forains de Songho. « Je m’adresse aujourd’hui à vous vraiment peiné. Ce qui s’est passé à Bandiagara n’est pas de l’islam, c’est à condamner et à proscrire partout et par tout le monde, même de simples gens », a-t-il déclaré avant d’appeler les auteurs de ces attaques à cesser les hostilités.

L’imam a, par la suite, salué l’initiative du chef d’état-major de Dana Ambassagou, Youssouf Toloba qui a demandé aux déplacés de la zone de retourner dans leurs localités. Pour lui, cette initiative doit être encouragée. Les populations de Bandiagara ne doivent pas être les seules à pleurer ces 33 morts selon lui. Elles doivent bénéficier de la solidarité des Maliens de tout bord. « Je demande à la jeunesse partout où elle est de se mobiliser pour soutenir Bandiagara et montrer notre solidarité », a-t-il déclaré. Ce rassemblement de solidarité aux populations de Bandiagra doit être initié par Tapital pulaku et Guina dogon, selon lui. « Les deux associations que sont Tapital pulaku et Guina dogon, doivent être au-devant de cette initiative de mobilisation. Le Tapital pulaku en premier doit faire appel au Guina dogon… », a laissé entendre l’imam Mahmoud Dicko.

L’ancienne autorité morale du M5-RFP a, par ailleurs, expliqué les raisons de son appel à l’endroit de la communauté internationale. « Si je demande la clémence de la communauté internationale, ce n’est pas par démagogie, c’est par humilité », a-t-il déclaré. Pour lui, à cette période, le Mali a besoin de tous les partenaires pour la sortie de crise.

Aussi, l’imam a invité les autorités actuelles à écouter les conseils qui leur sont donnés. « Il faut que les autorités écoutent les populations. Il faut dire à nos enfants (les colonels au pouvoir) d’écouter les conseils », a-t-il déclaré. Pour lui, ces militaires, novices dans la gestion du pays, peuvent tergiverser, se tromper. Ils doivent, selon lui, écouter les conseils pour mieux s’en sortir.

Il faut rappeler que l’imam Mahmoud Dicko a également plaidé pour l’union de tous les Maliens pour une sortie de crise.

Boureima Guindo

Source: LE PAYS