L’information nous a été rapportée par l’intéressé lui-même, hier, lundi 2 novembre. Cette plainte, selon son avocat, Me Aly Fagabi Koné, sera déposée ce mardi 3 novembre auprès du Procureur en charge du Pôle judiciaire spécialisé en matière de lutte contre le terrorisme, sis en Commune VI du district de Bamako, pour d’éventuelles enquêtes.  » Car un enlèvement relève d’actes terroristes « , a-t-il justifié.

 

Joint par nos soins, l’agressé, Moussa Ousmane Touré, nous a révélé qu’il a été enlevé mercredi 28 octobre dernier, aux environs de 17 heures, par des hommes armés et encagoulés, à l’ACI2000, vers le rond-point de l’obélix communément appelé «bougie ba».  » J’ai reçu beaucoup de coups de pieds et de crosse de fusil avant qu’ils ne me jettent dans la cabine d’un véhicule marque Toyota 4X4 non immatriculé « , a-t-il précisé. Et d’ajouter qu’ils étaient au nombre de quatre personnes au moment des faits. Il a été, selon lui, conduit en dehors de la ville de Bamako vers la sortie de Kasséla.

Notre interlocuteur a subi un tabassage en règle avant d’être jeté dans la nature. Aussi, le président de l’AMLCCDF, indique, en outre, que ses agresseurs ont emporté son ordinateur, son téléphone portable et certains documents qu’il s’apprêtait à remettre à l’Office Central de Lutte Contre l’Enrichissement Illicite (OCLEI). A cet égard, il nous a révélé qu’il portera plainte, ce mardi 3 novembre, auprès du Procureur en charge du Pôle Judiciaire Spécialisé en matière de lutte contre le Terrorisme, sis en Commune VI du district de Bamako, pour enquêtes. Dans la même veine, son avocat, Me Aly Fagabi Koné a précisé que cet enlèvement de son client relève « d’actes terroristes ». D’où la saisine de ce Pôle Judiciaire spécialisé dans ce domaine. Par ailleurs, la Coalition des Organisations de la Société Civile pour la lutte contre la Corruption et la Pauvreté a condamné  » avec la dernière énergie cet énième acte d’intimidation des acteurs de la lutte et demande au Gouvernement de faire la lumière sur ces enlèvements et agressions « . Rappelons que dans le cadre de sa lutte contre la corruption, le président de l’Association malienne de lutte contre la corruption et la délinquance financière (AMLCDF), à travers deux correspondances, avait rappelé aux autorités leur engagement dans la lutte contre la corruption et l’impunité. Contre ces pratiques, l’organisation avait aussi estimé que  » peu d’efforts sont en train d’être fournis par la Transition, à travers son président, malgré son discours d’engagement et de fermeté à ne tolérer aucun acte de corruption et d’impunité dans le pays « . Aussi, rappelons qu’au regard de la Constitution et de la Loi N°2014-015 portant  » prévention et répression de l’enrichissement illicite « , l’Association Malienne de Lutte Contre la Corruption et la Délinquance Financière (AMLCDF), avait appelé, dans une lettre, le président de la Transition, Bah N’Daw et tous les membres du gouvernement  » à déclarer publiquement leurs biens « .

Daouda SANGARE

Source : l’Indépendant