La Directrice exécutive de Amnesty-Mali, Mme Ramata GUISSE, non moins Présidente du Comité de plaidoyer espoir (CPE), a animée, ce vendredi 11 octobre 2019, une conférence de presse, à la Maison de la presse du Mali. Cette sortie médiatique marque le lancement des activités dudit Comité qui, dit-elle, regroupe 18 organisations de la société civile qui sont des organisations des victimes.

 

A l’entame de ses propos, la Présidente du CPE, Mme Ramata GUISSE, a indiqué que le Comité de Plaidoyer Espoir est une initiative du Projet justice, prévention et réconciliation pour les femmes, mineures et autres personnes affectées par la crise au Mali (JUPREC), réunissant pour le moment 18 organisations de défense des droits de l’homme.

L’initiative, a-t-elle fait savoir, est née des quatre ateliers de dialogue multi-acteurs sur la justice transitionnelle tenus au Mali entre 2016 et 2017 sous l’égide du volet justice transitionnelle (JT) du Projet dont l’une des recommandations majeures était de coordonner les travaux des différents acteurs et de bâtir une synergie d’actions entre les mécanismes de justice transitionnelle dont la CVJR, les autorités étatiques, les organisations de la société civile (OSC), les partenaires techniques et financiers (PTF), etc. Suite à cette recommandation, a-t-elle expliqué, le Comité plaidoyer espoir (CPE) a été mis en place en 2018.

L’année passée, le CPE a participé à la mobilisation contre la première version de la loi d’entente nationale dont certains points sont aujourd’hui amendés, bien que toujours insatisfaisants. Une autre activité phare c’était l’organisation de la semaine des victimes qui a été un franc succès.

Cette année le comité de plaidoyer a été redynamisé, afin que ses objectifs soient plus SMART, plus visibles, plus efficients pour des actions de plaidoyer pérennes.
Conscient de l’impact de la société civile pour la promotion, la défense et la protection des droits humains au Mali, les actions de plaidoyer du CPE s’articuleront autour de la lutte contre l’impunité et le soutien à la commission, vérité, justice et réconciliation (CVJR).

Le vendredi 21 juin 2019 s’est tenue une assemblée générale dans les bureaux du Projet JUPREC ayant abouti à l’élection des membres du bureau exécutif présidé par Amnesty International en plus de quatre autres organisations dont le WILDAF (secrétaire aux réflexions stratégiques), la COMADDH (chargée de la communication), l’AJM (chargée des relations extérieures) et l’ATl (trésorière). Le Bureau exécutif est élu pour un mandat d’un an renouvelable une fois.

Plan d’action annuel du CPE au compte de l’année 2019-2020 s’articule autour de la lutte contre l’impunité ; la protection des victimes ; Stop aux violences basées sur le genre. À ce niveau, le CPE a choisi deux grands axes : la protection et la défense des droits des victimes et l’adoption d’une loi contre les violences basées sur le genre (VBG). Aussi, des activités de sensibilisation seront menées auprès de la population, notamment les leaders religieux et coutumiers, en plus des rencontres de plaidoyer avec les ministères concernés et la Commission loi de l’Assemblée nationale, pour qu’ils adhèrent à l’idée.

Le lancement de ses activités a lieu au moment où la CVJR a annoncé la tenue prochaine des audiences publiques pour le droit des victimes. À ce niveau, Mme Ramata GUISSE a déploré l’absence de loi de protection des témoins qui est un élément essentiel pour la réussite de cet exercice. Aussi, avec le dessaisissement des tribunaux de Bamako au profit de ceux du nord qui ne sont pas fonctionnels en matière de saisine de la justice pour les victimes, le CPE estime que l’État manque de volonté en la matière.

Selon les responsables du CVJR, le nombre de victimes est estimé à environ 12 500 personnes à la date de mai 2019.

Par Abdoulaye OUATTARA

SourceInfo Matin