Aucun véhicule ne peut se déplacer tant que le moteur est abimé. Le développement du Mali passe nécessairement et inévitablement par le développement du cercle de Bafoulabé. Autrement dit, si Bafoulabé n’est pas développé le Mali ne le sera jamais. Ce n’est pas un débat, mais un constat factuel et une évidence !

Ce n’est secret pour personne que les infrastructures routières permettent à la fois de désenclaver les zones de production en améliorant l’écoulement des marchandises vers les villes réduisant ainsi les coûts de transport, améliorent l’accessibilité aux services de base (services de santé, écoles) et l’accès aux marchés des produits agricoles. Au regard de ces avantages, un réseau routier bien construit et bien entretenu est essentiel à la croissance économique et à la lutte contre la pauvreté dans un pays comme le Mali qui n’a aucun accès direct à la mer et qui est de surcroît considéré dans les statistiques de la Banque mondiale et du FMI comme l’un des pays les plus pauvres de la planète.

Pour que nous puissions faire face aux nombreux défis liés à notre désenclavement et à notre développement, le Mali doit se doter impérativement d’infrastructures routières adéquates et d’usines de transformation ou d’exploitation de notre potentiel minier et agricole. Qui parle d’infrastructures routières et de construction d’usines parle prioritairement de productions de ciment en quantité et en qualité. Le calcaire entre dans la fabrication du ciment à hauteur de 80% et il existe à Bafoulabé un énorme gisement de calcaire estimé à plus de 40 millions de tonnes.

En plus de ce gisement de calcaire nous avons le Barrage hydroélectrique de Manantaly qui produit de l’énergie que se partagent le Mali, le Sénégal et la Mauritanie. S’il existait le minimum de volonté politique de la part de nos décideurs politiques, Bafoulabé serait aujourd’hui le siège d’une vraie usine de production du ciment pouvant approvisionner tout le Mali et une bonne partie de la Mauritanie, 9 du Sénégal, de la Guinée Conakry et du Burkina Faso. Avec un bon réseau routier, fluvial et ferroviaire, le ciment produit à Bafoulabé allait ainsi assurer au Mali le développement des infrastructures routières et la construction d’usines en vue d’assurer une meilleure exploitation de nos différentes ressources minières et agro-silvo-pastorale. Le seul endroit du Mali qui réunit en son sein toutes les conditions optimales pour assurer une meilleure production du ciment en qualité et en quantité c’est bien le cercle de Bafoulabé. En effet, nous avons l’eau, l’électricité, le calcaire, un réseau routier, fluvial et ferroviaire pour produire et acheminer le ciment partout au Mali et même chez nos voisins. Hélas !

Sambou Sissoko

Source:  Le Démocrate- Mali