L’effet d’annonce est trop risqué et politiquement hasardeux. Mais le Bureau de l’Assemblée nationale a pris le pari de vendre la martingale de la fin de crise scolaire, dès demain vendredi 5 juin. Vive le Timbinisme qui s’illustre par des miracles à tous égards. Pendant qu’il vend ses rêves, le vénéré Ckeikh Mahmoud Dicko coupe le sommeil à Boubou qui a privilégié la capitulation à l’affrontement, en bouffant au détour de sa reculade jean-fesse son piment dans la bouche du Gouverneur du District qui autorise la marche du 5 juin, dans le mépris des réserves de la Cour constitutionnelle et en violation flagrantes des mesures du Conseil Supérieur de la Défense nationale du 17 mars 2020. Lisez votre BÊTISIER du jour.

École : le tripotage parlementaire

‘’Le Bureau de l’Assemblée nationale trouvera une solution définitive à la crise scolaire d’ici la fin de cette semaine’’, selon le Journal de la boîte nationale. Génial ! Mais, attention ! La fin de cette semaine, c’est demain vendredi 5 juin 2020. À moins que la semaine parlementaire de cette 6e législature soit extensible, modulable et tripotable à souhait comme l’ont été les conditions ébouriffantes de l’élection du Président et de la constitution du Bureau de l’Assemblée nationale, demain la conjuration du mauvais sort (la crise scolaire) qui s’acharne sur l’école malienne depuis plus de 20 ans.

Ainsi, pendant que le vacarme médiatique résonne de mille incantations sur l’école, les honorables députés relèvent les manches au nom d’un soudain intérêt pour l’avenir des enfants, pauvres hères qui errent depuis des mois, et appliquent la poudre de perlimpinpin. Eh oui, le Timbinisme fait des miracles. Mais un proverbe rwandais dit : ‘’les promesses engraissent les oreilles, pas les joues’’. Le répondant chez nous au Mali doit être : ‘’a barika an tulo nisondiya la, sani an nyèw k’a ye’’ (littéralement : merci de réjouir nos oreilles, en attendant que nos yeux ne contemplent).
Les députés de la 5e législature ont pataugé dans le bourbier de l’école ; le vieux Isac a crié à gorge déployé pour l’application de l’article 39 de la Loi N° 2018-007 du 18 janvier 2018, Portant Statut du personnel enseignant de l’Enseignement secondaire de l’Enseignement fondamental et de l’Éducation préscolaire et spéciale suite à la valorisation de la grille annexée au Statut général. Il stipule : ‘’toute majoration, rémunérations des fonctionnaires relevant du Statut général s’appliqua de plein droit au personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental et de l’Éducation préscolaire et Spéciale’’. Pour toute réponse, un jeune PM dit niet, nada. Au diable l’article 39 ! La loi, c’est moi.
Et voici des prestidigitateurs qui se croient plus habiles, vendent la martingale. Entre nous, l’effet d’annonce est trop risqué et politiquement hasardeux. Sauf si la camaraderie faisait son effet magique dans la République où la coterie régente tout : PM jeune, PAN jeune pote du PR Junior. Les échanges de bons procédés sont fortement envisageables. Tu me sauves la mise et la face en capitulant sur l’article 39, en retour de l’ascenseur, je capitule sur tout, à commencer par ta Déclaration de Politique Générale (DPG). C’est ce que les diplomates appellent pudiquement ‘’dans l’intérêt bien compris des parties’’. Dans un régime défaillant, les méthodes bling-bling marchent en général.

Info-Matin