Quelque 5.000 fidèles musulmans rassemblés dans et autour de la Grande mosquée de la capitale malienne Bamako ont fustigé mercredi les caricatures du prophète Mahomet, au coeur d’une crise entre la France et le monde arabo-musulman, ont constaté des journalistes de l’AFP
. Le Haut conseil islamique du Mali (HCIM), principale organisation islamique dans ce pays à 90% musulman, qui avait appelé à ce rassemblement, dénonce “les discours irresponsables, diffamatoires, calomnieux et anti-républicains” de M. Macron “sur l’islam et les caricatures”, a déclaré son secrétaire-général adjoint, Moussa Bocar Bah. L’organisation, courroie de transmission traditionnelle entre le pouvoir et les musulmans du Mali, réclame des “excuses à la communauté musulmane du monde” du président français, a-t-il ajouté.”La France et les Français ont dépassé les bornes. Ils ont touché à l’intouchable, notre prophète Mahomet. C’est impardonnable”, a pour sa part estimé un vice-président du HCIM, Mohamed Traoré.”Stop à la provocation. Sinon il y aura pire”, menaçait une banderole déployée dans la mosquée, pleine à craquer, où était notamment présent l’imam conservateur Mahmoud Dicko, ancien dirigeant du Haut Conseil et l’une des personnalités les plus influentes du Mali.Lors de la cérémonie d’hommage à Samuel Paty, professeur d’histoire décapité près de Paris le 16 octobre dans un attentat islamiste pour avoir montré à ses élèves des caricatures du prophète de l’islam, le président Emmanuel Macron a promis que la France ne renoncerait pas à ces dessins, au nom de la liberté d’expression. Il est depuis lors devenu la cible de manifestations dans plusieurs pays.

Terrorisme :

Deux jihadistes condamnés à mort pour les attentats du Radisson et de la Terrasse

Deux djihadistes mauritanien et malien ont été condamnés à mort mercredi 28 octobre par la justice malienne pour avoir commis les attentats de l’hôtel Radisson Blu et du bar-restaurant La Terrasse, qui ont ensanglanté Bamako en 2015, après deux jours d’un procès placé sous haute sécurité. Dans un premier temps, la Cour d’assises antiterroriste, composée de cinq juges professionnels, a rendu un verdict de culpabilité envers le Mauritanien Fawaz Ould Ahmed, dit «Ibrahim 10», et son co-accusé malien Sadou Chaka. Conformément au système judiciaire malien, le procureur Boubacar Sidiki Samake a ensuite repris la parole et réclamé la peine capitale pour les deux hommes, qui n’a plus été appliquée au Mali depuis une quarantaine d’années. Après une très courte délibération, le président a annoncé la peine : «La Cour condamne Fawaz Ould Ahmed et Sadou Chaka à la peine de mort et à 10 millions de francs d’amende (environ 15.000 euros). Les deux hommes sont restés sans réaction à l’énoncé du verdict, restant assis calmement sur leur banc. Ils ont ensuite été emmenés en dehors du tribunal, cagoulés et menottés, par des soldats d’une unité d’élite.

Fawaz Ould Ahmed avait dans la matinée revendiqué les deux attentats, qui avaient fait 25 morts au total, se disant se disant «fier d’avoir agi par vengeance» après la publication de caricatures du prophète Mahomet par l’hebdomadaire français Charlie Hebdo.

Rassemblées par la Rédaction

sources : L’Aube