A l’instar de la Communauté internationale, notre pays célèbre ce mercredi 8 mars 2017 la Journée internationale de la femme au Palais de la Culture. Déclarée par les Nations Unies en 1977, elle est l’occasion de dresser un bilan des progrès réalisés en faveur de l’épanouissement et de l’émergence de la femme ; de relever les insuffisances et d’appeler à des changements. L’édition de 2017 est placée sous le signe de : «l’autonomisation économique des femmes dans un monde du travail en pleine évolution».

oumou bah Sangare ministre promotion femme enfant famille

La Journée internationale des femmes reste aujourd’hui d’une brûlante actualité. Car, tant que l’égalité entre les hommes et les femmes ne sera pas une réalité, nous aurons besoin de la célébrer.
Traditionnellement les groupes et associations de militantes préparent des manifestations pour fêter les victoires et les acquis ; faire entendre leurs revendications, afin d’améliorer la situation des femmes. C’est aussi l’occasion de célébrer les actes de courage et de détermination accomplis par les femmes qui ont joué un rôle déterminant dans l’histoire de leurs pays et de leurs communautés en faveur de la promotion de leurs consœurs.
Elle offre l’occasion de se pencher sur leurs préoccupations quotidiennes et les multiples barrières qui entravent leur épanouissement et leur pleine participation au développement de leurs communautés. Cette journée permet à tous les acteurs des droits humains de réfléchir sur les problématiques des femmes par rapport à la pleine jouissance de leurs droits.
Il s’agit, au cours de cette journée, de consolider les acquis et de développer, entre autres, les nouvelles stratégies pour la participation des femmes au processus électoral ; au processus de paix et de sécurité ; à leur accession aux fonctions nominatives et électives et pour leur autonomisation, à travers la promotion des activités qui permettent leur émergence.
La réunion consultative des Ministres africains en charge du genre et des Affaires féminines, en prélude à la 61e session de la Commission de la Condition de la Femme (CSW61), a adopté le thème : «l’autonomisation économique des femmes dans un monde du travail en pleine évolution».
La Commission nationale d’organisation de la journée commémorative du 8 Mars 2017 sous la présidence du ministère de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, a décidé d’adopter aussi le même thème au plan national, compte tenu des préoccupations et des conditions des femmes au Mali.
L’Objectif général de ce thème est de promouvoir le rôle et la place de la femme dans la mise en œuvre des Objectifs de Développement Durable (ODD).
Il s’agit plus spécifiquement de : susciter un engouement du côté des femmes sur leur rôle et responsabilité dans le développement durable ; informer et sensibiliser l’opinion publique nationale et internationale sur la situation actuelle de la femme au Mali.
Elle vise également à sensibiliser la population sur l’importance de l’autonomisation des femmes dans le développement économique du pays. De même, il s’agit de faire connaître l’importance de l’égalité de genre dans le développement socioéconomique et politique du pays.
Selon les organisateurs de cette journée, le Mali a une population estimée à 17,5 millions d’habitants, dont 51,2% de femmes et 48,8% d’hommes (Source : EDSM5).
De même, plus de 70% de cette population féminine vivent en milieu rural. La population jeune constitue environ 67% et se situe dans la tranche d’âge de 0 à 24 ans (DNSI, RGPH 2009).
Le taux d’alphabétisation est de 26% (35% pour les hommes et 18% pour les femmes.
Avec l’évaluation du rapport de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et le rapport de Beijing +20, il a été constaté que des efforts devraient encore être faits pour la protection des droits des femmes en vue de favoriser leur pleine participation au processus de développement du pays.
Pour la réduction des inégalités et des disparités entre les femmes et les hommes, il faut promouvoir la place des femmes dans tous les secteurs du développement, conformément aux objectifs de développement à l’horizon 2030.
Au Mali, les femmes, malgré leur importance numérique, restent touchées par la pauvreté et la discrimination basée sur le genre qui les condamnent souvent à des emplois précaires et mal rémunérés. Cette discrimination restreint également leur accès aux instances de prise de décision, aux actifs économiques tels que les terres et les emprunts. Elle limite leur participation à l’élaboration des politiques économiques et sociales. Enfin, du fait que les femmes se chargent de l’essentiel des tâches ménagères, il ne leur reste souvent que peu de temps pour exploiter de nouvelles perspectives économiques.
Il faut par ailleurs reconnaître que le Mali accorde une priorité à la promotion de la femme. Avec l’adoption, le 24 novembre 2010, de la Politique Nationale Genre (PNG), le Gouvernement du Mali s’est résolument engagé pour la réalisation de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. De façon spécifique, la PNG/Mali cible le renforcement de la capacité économique des femmes, la reconnaissance de la contribution des femmes au développement économique par leur insertion aux circuits et l’accès égal aux opportunités économiques d’emploi et aux facteurs de production.
La volonté manifeste du Président de la République, Ibrahim Boubacar KEÏTA, en faveur de l’émergence et de l’autonomisation de la femme malienne s’est concrétisée par la remise d’un milliard de francs CFA à travers le Fonds d’Appui à l’Autonomisation de la Femme et à l’épanouissement de l’Enfant (FAFE) aux associations et/ou groupements de femmes, ce qui a permis le financement de 385 projets dans les différents secteurs du développement, d’une part, et d’autre part, par la signature de la loi N°052 du 18 Décembre 2015, instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux Fonctions Nominatives et Electives.
L’engagement présidentiel s’est traduit aussi par la mise à disposition d’un chèque de 300 000 000 F CFA aux femmes candidates pour les aider à faire une bonne campagne lors des élections communales du 20 novembre 2016.
La mise en œuvre de la loi n°052 sur le plan de la gouvernance, a permis la nomination de plus de femmes Ministres, Préfets et sous-préfets et d’une femme à la tête du Gouvernorat du District de Bamako. Sur le plan électif, elle a permis l’élection de 2 839 femmes lors des dernières élections communales.

PAR CHRISTELLE KONE

 

Source: info-matin