Après la célébration avec éclat de la 36e édition du Maouloud, le guide spirituel de la Fédération Ançar-Dine Internationale (FADI), Chérif Ousmane Madani Haïdara, président du Haut Conseil Islamique du Mali (HCIM), a animé sa traditionnelle conférence de presse, le 7 novembre 2020, à son domicile à Banconi Dianguinébougou. Au cours de cette rencontre, les échanges ont porté sur la transition, le Forum de Niono, la gestion du HCIM, la nomination du ministre en charge des Affaires religieuses, etc. 

Malgré le contexte du pays marqué par l’insécurité et la COVID-19, 152 806 pèlerins, dont 77 164 hommes et 75 642 femmes, venus de 25 pays sur les 37 membres de la FADI, étaient à Bamako pour célébrer cette 36èmeédition du Maouloud dirigée par le Chérif Ousmane Madani Haïdara contre 148 637 en 2019. Parmi ces 152 806 pèlerins, figuraient 1 045 prêcheurs qui ont animé 40 608 séances de prêches.

Aussi, l’occasion a été bonne pour le guide spirituel de la FADI, d’informer l’opinion que les Ançars sont en train de tout mettre en œuvre pour qu’un nouveau site soit aménagé pour l’organisation de l’événement. Selon lui, après l’acquisition d’un site de près de 150 hectares à Fia, une localité située derrière Safo dans le cercle de Kati, la principale difficulté se situe au niveau de l’accès audit site. En attendant, avance-t-il, le Stade du 26 mars reste le site retenu.

Pour la prise en charge de l’organisation de la présente édition, la FADI, selon ses responsables, a dépensé 850 millions de FCFA et cela sans compter les volontaires qui se sont investi sans rémunération. En ce qui concerne la sécurité des pèlerins, plus de 6000 agents ont été mobilisés par la FADI.  A ceux-ci, s’ajoutent les 1 000 hommes déployés par l’Etat sur les sites de la FADI. Dans son intervention le Chérif Ousmane Madani Haïdara s’est réjoui du fait que l’événement s’est déroulé sans incidents majeurs.

« Je ne dépends pas d’un homme politique »

Parlant de ses rapports avec les leaders politiques, Chérif Ousmane Madani Haïdara a tenu à préciser : « Siles Maliens sont sincères, ils doivent reconnaitre que j’ai toujours dit que les leaders religieux ne doivent pas afficher publiquement leur position politique. » Ce qui prouve, à son avis, qu’il est apolitique. Pour lui, après ce que lui donnent les membres d’Ançar-dine, il n’a pas le droit d’aller tendre la main à un homme politique. « Même, si j’ai besoin d’un milliard de FCFA, ils (les membres d’Ançar-dine) sont capables de me l’apporter en une semaine », s’est-il réjoui.  Pour preuve, chaque matin, dit-il, la FADI me donne deux sacs de riz, deux sacs de mil et 100 000 FCFA, sans oublier la prise en charge des frais d’électricité. « Jene suis pas du rang de ceux qui n’ont aucune source de revenus et qui sont obligés de vivre de la politique », a-t-il lancé.

«Nous n’avons pas été écoutés…»

Pour le guide spirituel de la FADI, ces acharnements contre sa personne viennent de ceux qui sont jaloux de sa réputation. Sinon, dit-il, le HCIM a pris plusieurs initiatives allant dans le sens de l’apaisement, sans succès. « Nousn’avons pas été écoutés, sinon il n’y aurait pas le 18 août », s’est-il défendu, avant d’ajouter que ses partisans ont pris l’engagement de construire ce pays et non le détruire.

S’agissant de la nomination du Dr Mahamadou Koné comme ministre des Affaires religieuses et du Culte de la Transition, Haïdara se défend d’en être à l’origine, même s’il reconnaît qu’il a été désigné par le HCIM dont il est le président. «Je n’ai pas donné le nom du ministre Koné. On avait demandé trois curriculum vitæ au HCIM, et c’est le bureau qui a proposé les trois personnes », a-t-il dit.

Parlant de la Transition, le président du HCIM a indiqué que le Mali n’existait plus et que c’est maintenant qu’il est question de rétablir le pays. Pour lui, le Mali était devenu un Etat où régnaient l’impunité et l’anarchie qui sont antinomiques avec l’existence d’un État de droit. «Quand les responsables de la junte sont venus me voir, l’application de la loi a été la première préoccupation que j’ai soulignée. Mais, j’ai l’impression que les choses commencent à changer », a-t-il.

Face à la situation qui prévaut au nord et au centre du pays, Chérif Ousmane Madani Haïdara trouve que le Mali est victime d’un complot international. «Nous avons toujours prié pour ceux qui veulent sauver le pays», témoigne-t-il.

Le  HCIM garant  de la paix à Niono

Selon le guide spirituel de la FADI, le 7 novembre 2020, le HCIM a envoyé trois médiateurs pour assister au forum intercommunautaire sur  la réconciliation à Niono dans la région de Ségou. Sous la supervision de quatre membres du gouvernement, un accord a été négocié et signé entre les Dozos et les Peuls pour mettre fin à un cycle de violence dans la localité et le HCIM a été désigné comme garant de cet accord. Cela  prouve, de l’avis de Haïdara que le HCIM œuvre pour la paix. Pour lui, il n’y a pas de difficultés particulières de gestion au niveau du HCIM. «Nous, nous entendons très bien dans la gestion. Notre principale préoccupation, c’est le fait que les gens pensent que nous avons de l’argent au HCIM », a-t-il dit.

A O

Source : Ziré