Le Mali nourrit aujourd’hui beaucoup l’actualité internationale, mais dans un angle bien négatif. Ce pays fait parler de lui dans le cadre de massacres dans ses villages, par des scandales de corruption de ses dirigeants , par la mal gouvernance de ses autorités. Il offre une image de pays failli.

Les maliens sont nombreux à croire que les difficultés du pays viennent de l’échec des régimes démocratiques. En nous focalisant juste sur les faits, le constat ne va pas leur donner totalement tort. Même si le laxisme et la cupidité des citoyens ne peuvent pas être exclus aussi.

Le régime du président Modibo Keïta a créé une république, avec ses insuffisances, mais il l’a fondé.
Le régime du général Moussa Traoré a instauré un pouvoir militaire, peut être sans grande vision, mais qui a maintenu la dignité du malien.
Les régime des démocrates ont apporté le multipartisme, l’alternance, mais ils ont aussi introduit le laxisme. Ils ont surtout accentué la corruption et le clientélisme qui étaient à un stade de balbutiement sous le général président.
D’ailleurs, ils avaient avancé dans leurs argumentaires à l’époque, la lutte contre la corruption, le népotisme… Et s’engageaient pour un système de ”Kokadjé ”

Pourtant trente ans après, les trois régimes démocratiques sont jugés par les citoyens comme étant les plus corrompus et les plus clientélistes. Alors qu’est-ce-qui s’est passé ?

Nous pensons que les démocrates ont oublié de construire l’homme malien. Les luttes de pouvoir, qui ne vont pas sans combines et sans népotisme, ont dérouté ses jeunes idéalistes. De jeunes intellectuels convaincus, ils se sont transformés en de vieux briscards de la politique politicienne.
Ils sont rares à produire d’œuvres intellectuelles, ils sont pas nombreux a gardé leur engagement. Donc ils n’ont pas pu donner une vision claire pour le développement de leur pays. Ils ont souvent fait de la politique leur gagne pain, une échelle sociale.

Le peuple s’est affaibli intellectuellement, et a perdu tout espoir. Il a perdu le courage et la confiance en soi, il s’est résigné et s’est réfugié dans la religion. Le Mali est devenu une nation sans repère, surtout sans référence dans aucun domaine.

Aujourd’hui les seuls leaders qui peuvent rassembler sont restés les religieux et même là, pas tous. Les leaders religieux crédibles doivent jouer leur rôle en toute patriotisme.

Ce monde a changé, il s’est mondialisé. Aucun pays ne peut se sortir seul. L’économie tient les Etats, la numérisation dirigent les rapports. Il sera nécessaire de trouver des solutions responsables, apaisés, collectives, pour éviter une Somalisation d’un peuple millénaire.

Le Mali a toujours été un pays dominé par l’Islam, mais le Mali a toujours été aussi un pays de tolérance et de cohabitation. Notre pays doit pouvoir se servir du seul moyen de rassemblement pour se remettre en selle, cela ne peut être possible, si nous mettons la haine et la division au devant de la raison et de l’intérêt national.

Œuvrons pour que rien ne nous divise !

Source : Macké Diallo