La Conférence d’entente nationale s’est achevée dimanche 2 avril en demi-teinte, après une semaine de débat. Aucune charte de réconciliation nationale n’a été adoptée, c’était pourtant le projet originel, mais une série de recommandations, dont une qui fait parler dans la presse malienne. Le rapport final préconise, en effet, d’entamer des discussions avec les jihadistes maliens.

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Ouvrir le dialogue, négocier avec le prêcheur radical Hamadoun Kouffa ou avec Iyad Ag Ghali, le leader du groupe jihadiste Ansar Dine, voici l’une des recommandations de la Conférence d’entente. L’idée n’est pas nouvelle, une partie de l’opposition politique la martèle déjà depuis plus de deux ans, notamment Tiébilé Dramé, le président du parti Parena.

« Pour ma part depuis 2014, je recommande de parler avec les jihadistes maliens. Que fait-on avec eux ? Engager des discussions avec eux, savoir ce qu’ils veulent, est-ce qu’ils ont des revendications ? Et s’ils en ont, comment le pays est prêt à les traiter pour parvenir à la paix », a-t-il déclaré.

Le gouvernement favorable à la négociation

Du côté du gouvernement du Mali, on évoque désormais la possibilité de dialoguer avec les jihadistes maliens. « Le Mali est prêt à négocier avec tous ses enfants. Tout enfant de ce pays qui veut déposer les armes ou qui veut quitter cette engence extrémiste, jihadiste, ils sont les bienvenus chez eux. Je suis consterné que le Mali refuse le dialogue avec Iyad Ag Ghali et Hamadoun Koufa dans le cadre d’un Etat républicain et laïc », estime Mohamed el-Moctar, le ministre de la Réconciliation nationale.

Si la perspective d’une discussion entre Iyad Ag Ghali et le gouvernement semble peu probable dans l’immédiat, il est possible que des jihadistes moins radicalisés saississent l’opportunité. C’est du moins ce qu’espère le Mali.

Source: RFI