La conférence nationale extraordinaire du Conseil national de la jeunesse du Mali (CNJ) s’est tenue du 2 au 3 décembre 2017 à Ségou. À l’issue de cette conférence, Souleymane Satigui Sidibé qui assurait l’intérim de la présidence du mouvement après la démission de Mohamed Salia Touré, a été désigné président. La conférence d’ouverture de la rencontre était présidée par le chef du cabinet du ministère de la Jeunesse et de la Construction citoyenne et la cérémonie de clôture par le ministre en personne. C’était en présence du maire de Ségou, des autorités administratives de Ségou, de l’ensemble des représentants des coordinations régionales et locales du CNJ et des anciens présidents du CNJ.

La conférence extraordinaire de Ségou a permis de débattre de “la réforme, de la feuille de route et du fonctionnement” du CNJ. Mais aussi et surtout, de designer un président à la tête du mouvement.

Les débats ont  permis d’apaiser les tensions et les divergences qui étaient en passe d’entraver la cohésion au sein des jeunes. La démission, il y a quelques mois,  de Mohamed Salia Touré à la tête du CNJ avait créé la confusion et une crise de leadership au sein de sa direction. Car les textes, surtout les statuts et le règlement intérieur du CNJ, ne sont  pas assez clairs sur le remplacement du président en cas de démission de celui-ci. Du coup, la démission Mohamed Touré avait fait le lit à toutes sortes de spéculations autour de la présidence du mouvement.

Lors de la conférence extraordinaire de Ségou, la jeunesse malienne a fait montre de maturité et de responsabilité en enterrant leurs divergences sur cette question qui étaient en passe de compromettre le fonctionnement du CNJ. À l’issue de discussions des fois houleuses et suite à des concessions consenties de part et d’autres, les participants ont, à l’unanimité,  confié les rênes de la faîtière de la jeunesse à Souleymane Satigui Sidibé qui assurait, jusqu’à ce jour, l”intérim de la présidence du CNJ. Il restera président jusqu’au 6è congrès ordinaire du CNJ.

Aussitôt élu,  le nouveau président du CNJ, Souleymane Satigui Sidibé, a placé son mandat sous le signe du “renforcement de la cohésion entre tous les jeunes du Mali, de l’employabilité de la jeunesse, de la lutte contre l’extrémisme violent et de la construction citoyenne”, lesquels thématiques constituent des axes prioritaires du plan triennal 2016-2019 du CNJ.

“Agissant seul, aucun d’entre nous ne réussira. Nous sommes condamnés d’aller ensemble, d’agir ensemble pour relever les défis de construction citoyenne,  de paix et de développement du Mali”, a-t-il indiqué avant de rendre un hommage appuyé à son prédécesseur, Mohamed Salia Touré. Le nouveau président du CNJ a rappelé que le “mouvement résistera à toutes sortes d’embûches dès lors que la raison supplantera les passions et la haine”.

Le ministre de tutelle, Amadou Koïta, a assuré l’équipe de Souleymane Satigui Sidibé de l’accompagnement et de l’assistance de son département. Le ministre de rappeler aussi que la jeunesse fait l’objet d’une grande attention au Mali et au-delà, en témoigne, dit-il, la tenue à Yamoussoukro, le sommet de l’Union africaine et l’Union européenne sur les problèmes majeurs de la jeunesse africaine.

A noter que la conférence de Ségou a accouché d’une résolution, laquelle prévoit l’organisation des Etats généraux sur la jeunesse courant 2018, la mise en place d’une commission de réforme du CNJ et de la création d’un cadre trimestriel de concertation entre le  Comité exécutif et les groupements d’organisations de la jeunesse.

La conférence a désigné comme président d’honneur du CNJ, l’honorable Oumar Traoré dit Gaucher, lequel  était le parrain du CNJ pendant 25 ans. Celui-ci a assuré que  son accompagnement ne fera pas défaut au CNJ.

Abou Berthé

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Abdoulaye Touré, ancien président du CNJ : “la jeunesse malienne ne doit se laisser distraire par les politiques de mauvaise foi”

C’est du moins le conseil que l’ancien président du CNJ, Abdoulaye Touré, a donné à ses cadets. C’était en marge de la conférence nationale extraordinaire de cette organisation qui s’est tenue les 2 et 3 décembre 2017 à Ségou.

Pour lui, il n’y a pas de problèmes majeurs au sein du CNJ, il n’y a que des points de divergence entre les jeunes. Des divergences dues, dit-il, à des hommes politiques sans foi, qui cherchent à se servir de la jeunesse.

Selon M. Touré, le Mali est très malade et la jeunesse qui constitue 70% de la population est confrontée à de nombreux défis. Il y a trop de déchirures entre la jeunesse, du coup, le CNJ ne représente plus grand chose.

La conférence de Ségou qui a regroupé toutes tendances est une occasion pour les jeunes de s’entendre sur l’essentiel : la redynamisation du CNJ afin qu’il puisse défendre efficacement  les intérêts de tous les jeunes du Mali.

“Aujourd’hui, la jeunesse malienne a besoin  d’emplois, d’éducation et de santé. Pour atteindre ces objectifs, je demande aux jeunes de faire montre de responsabilité, de ne pas se laisser distraire par les politiques de mauvaise foi. Les jeunes doivent se donner les mains pour récupérer leur place afin de jouer leur partition dans la construction du Mali, le seul combat qui vaille”, a martelé Abdoulaye Touré qui, selon les témoignages, a été l’un des meilleurs présidents du CNJ. Il a réussi, durant son mandat, à convaincre la jeunesse à parler le même langage. Une démarche qui s’impose aujourd’hui à la jeunesse surtout dans cette situation difficile qu’elle traverse.

Abou Berthé

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Honorable Oumar Traoré dit Gaucher, président d’honneur du CNJ : “la jeunesse malienne  est obligée de cultiver l’esprit d’unité et  de fraternité si elle veut participer à la construction et au développement du pays”

L’honorable Oumar Traoré dit Gaucher fait partie des pères fondateurs du CNJ- Mali qui, en son temps, s’appelait Coordination des organisations et associations de la jeunesse (Coaj) qui, au fil du temps, s’est transformée en un vaste mouvement appelé  Confédération de la jeunesse panafricaine (CJP).  Quelques années plus tard, le mouvement a été baptisé Conseil national de la jeunesse du Mali (CNJ).

L’honorable Oumar Traoré a indiqué qu’il milite dans ce mouvement de la jeunesse depuis bientôt 30 ans, pas en tant que militant actif, mais en tant que parrain. À ce titre, sa présence à Ségou était plus que nécessaire pour  donner des conseils de sage aux jeunes qui en sont dans le besoin surtout dans ce contexte marqué par des querelles de leadership au sein  du CNJ.

“Le contexte actuel du pays nous exige à resserrer nos rangs, à bannir à tout niveau, le sectarisme, à bannir la haine. La jeunesse est obligée de cultiver l’esprit d’unité et de fraternité si elle veut participer à la construction et au développement du pays. Notre pays est aujourd’hui dans une situation d’hégémonie, de domination. Nous avons besoin d’unité, de paix pour inverser cette situation et cela ne pourra se faire qu’avec une jeunesse organisée, consciente, responsable et sereine”, a indiqué le parrain du Conseil national de la jeunesse, l’honorable Oumar Traoré dit Gaucher.

On peut affirmer sans risque de se tromper que les conseils de l’honorable Traoré ont porté fruits,  car les jeunes ont parlé d’une même voix à Ségou en désignant Souleymane Satigui Sidibé comme président du CNJ.

Aussi, l’honorable Oumar Traoré a été désigné président d’honneur du CNJ. Il a promis, à son tour, de ne pas décevoir le mouvement au sein duquel, il aurait façonné sa vie d’homme  politique et d’activiste. À noter que le nouveau parrain du CNJ est député élu à Goudam, il est le 7è vice-président de l’Assemblée nationale du Mali.

La rencontre de Ségou a permis aux leaders de la jeunesse malienne d’enterrer leur divergences pour  se mettre en ordre de bataille  afin que  le Mali retrouve sa place, toute sa place dans le concert des nations.