Grande a été la surprise au sein de l’opinion publique de voir la délégation présidentielle malienne effectuer une visite le 4 janvier dernier au village Koulogon endeuillé par l’assassinat barbare de près de 40 de ses habitants civils. Si l’initiative a été saluée et appréciée à sa juste valeur, toute la vérité n’a pas été dite autour de cette visite.

Selon des indiscrétions, le président ne se serait pas rendu à Koulogon sur propre initiative. On nous fait part des recommandations d’abord de la part des partenaires sécuritaires du Mali au président IBK à se rendre sur les lieux du drame. Et l’intéressé n’ayant pas donné de réponse assez favorable, ces mêmes partenaires ont fini par faire la pression. Et, nous indique-t-on, l’intéressé n’avait plus le choix. Faut-il croire, nous sommes tentés, et en voici une bonne raison.

Koulogon n’est pas la seule ou la première localité du Mali dont les habitants ont été victimes de massacre. Dans un passé très récent, précisément dans la nuit du mardi 11 décembre et ont pris fin dans la nuit d’hier mercredi 12 décembre, plusieurs campements dans la localité de Menaka ont subi le sort que Koulogon, au moins 42 personnes civiles y ont été tuées. Encore, en début mai 2018, près d’une quarantaine de civils était assassinés dans la même localité de Ménaka. Malgré ces massacres aucune autorité malienne n’a fait le déplacement.

Loin de Ménaka, encore dans région de Mopti, en juin 2018 l’armée malienne assumait la paternité de fosses communes contenant au moins 25 corps civils. Encore là, le chef suprême des armées, IBK, a raté l’occasion pour se faire pardonner auprès des proches de ces 25 victimes. De ce fait il y’a une bonne raison de croire qu’IBK ne s’est pas rendu à Koulogon de son propre gré. Et, disons-nous, s’il en a fait preuve dès les premiers massacres, les événements de Koulogon n’allaient peut-être avoir lieu.

A l’image du président IBK, le président du Faso s’est lui aussi chez lui rendu le 5 janvier pour la première sur les lieux d’un site ayant enregistré plus de 40 civils tués suite à des attaques armés qui gagnent au jour le jour du terrain sur au pays des hommes intègres. Roch Kaboré, avant de faire cette visite (aussi) dite ‘‘surprise’’, a-t-il subi les mêmes pressions qu’IBK ? Les interrogations vont bon train.

LA SIRENE