Les crises innombrables au Mali doivent interpeler toutes les consciences soucieuses et notamment les plus averties afin d’y trouver une issue favorable et rapide. Pour ce faire, le rôle des historiens, les griots des sociétés modernes, ne doit pas être moindre.

 

Crise sécuritaire, crise humanitaire, économique, tels sont les maux que traverse le peuple malien au jour le jour. Chaque jour, que de mauvaises nouvelles. On regrette un peu tous les jours le jour précédent. Plus de tranquillité parce que s’il n’y a pas des morts par-ci, il y a des manifestations de réclamation par là ou encore des accidents mortels ou des braquages de l’autre côté. Le Mali est devenu juste méconnaissable. Pourtant, il est gouverné par un chef d’Etat féru d’histoire parce que possédant une maîtrise en Histoire qu’il ne cesse de vanter dans toutes ces interventions à travers les références qu’il n’arrête pas de se rapporter. Or, on dit généralement que celui qui marche près d’un éléphant n’a pas peur de la rosée, dixit un proverbe africain. Sauf que cela ne semble pas être le cas pour le Mali et les Maliens.

Quel paradoxe ! L’histoire doit servir de source, pour toutes les âmes éclairées, pour s’abreuver en prenant pour exemple des grands hommes ayant marqué leur temps par leur gestion des crises que traversait leur pays respectif. D’ailleurs, c’est ce que doit faire un « bon prince » : apprendre à se servir de l’histoire. C’est ce qui explique pourquoi dans la République de Platon, une place de choix était accordée à l’enseignement de certaines disciplines dans la formation des futurs Gardiens de la Cité. Qu’en est-il de nos sociétés traditionnelles où les griots restaient près des chefs pour jouer le rôle de conseillers ? C’était eux les véritables historiens qui avaient connaissance des grands faits passés. Boua recouvre en lui seul toutes ces qualités : chef et historien.

La situation malienne n’est pas unique s’il est vrai que la roue de l’histoire n’a jamais cessé de tourner. Alors, Boua l’historien, l’atmosphère actuelle du pays nécessite un retour rapide sur les bancs de l’université afin de mieux fouiller dans les vieux documents d’histoire pour comprendre comment des chefs d’État ont réussi à dépasser ces genres de crises en Grèce, en France, en Allemagne, à un moment de leur existence.

Boua l’historien, le temps n’est plus au discours. Car ventre creux n’a point d’oreille, dit-on. Il vaut mieux revenir sur terre afin de regarder la réalité en face et d’y trouver des solutions concrètes. La crise mondiale aujourd’hui a amené, même les Nations unies, à réduire ses voyages aux stricts nécessaires.

Homère du Mali, il ne vous convient nullement pas d’oublier également l’histoire de tous ces hommes d’État ayant sollicité et obtenu des aides étrangères avant de se voir trahir en fin de compte par ces mêmes auprès desquels ils avaient demandé et obtenu de l’aide.

Boua l’historien, sans changement d’interaction vis-à-vis de cette crise, les Maliens auront droit de doute sur vous. Si cela n’est pas déjà le cas. Mais tout compte fait, la roue de l’histoire n’arrête pas de tourner. Il convient que vous le sachiez.

TOGOLA

Source : Le Pays