Koutiala, la capitale de l’Or blanc abritera du 15 au 21 avril prochain, la première édition du festival de brassage culturel et artistique (Fecak). L’annoncé a été faite lors d’une conférence de presse, le samedi 12 janvier dernier, à l’hôtel Radisson Blu par les organisateurs. Ce festival a pour objectif de mettre en lumière les potentialités, les réalités socio-économiques et culturelles du cercle de Koutiala.

La conférence de presse du lancement était animée par Adama Konaté, directeur général de “Bouctou Communication” et initiateur de l’événement, en présence d’Abdoulaye Diabaté, ambassadeur dudit festival, de Mohamed Lamine Kanté, coordinateur du projet, de Mathieu Dembélé, représentant du président du Conseil de cercle de Koutiala, de Salif Coulibaly, représentant du maire de la commune de Koutiala, de Mohamed Traoré, représentant de la jeunesse de Koutiala, ainsi que de plusieurs ressortissants du cercle de Koutiala.
Initié par “Bouctou-Communication” en collaboration avec les natifs de Koutiala, cet événement, unique en son genre, se révèle comme un brassage de culture et d’art contemporain au regard de la ville de Koutiala. Il a pour but de mettre au-devant de la scène nationale et internationale les potentialités socio-économiques et culturelles du Cercle de Koutiala.
Selon le directeur général de “Bouctou Communication”, Le Fecak est un projet culturel et artistique destiné à tout le public, sans aucune distinction d’âge. “Ce festival se veut être le promoteur du prestige d’entente du cercle de Koutiala et l’un des acteurs de consolidation des liens de fraternité et d’union qui existent déjà entre les fils et filles du Mali. Le Fecak, en plus de son caractère instructif, se déroulera dans une ambiance festive avec la participation de plusieurs artistes nationaux et internationaux. Il a pour objectifs de mettre en lumière les potentialités et réalités socio-économique et culturelle du cercle de Koutiala ; la mise en valeur de la culture Minianka dans sa diversité; d’encourager la culture du coton indispensable à la création d’emplois et au maintien de la production au niveau de la Cmdt et des huileries ; de donner un nouveau souffle au secteur du tourisme, de l’hôtellerie et de l’artisanat dans le cercle de Koutiala ; de promouvoir la paix et la réconciliation nationale et de contribuer au développement du secteur de l’éducation et de la santé publique”, a-t-il expliqué.
Il a ajouté que la finalité de ce festival est d’accompagner la dynamique de transition du cercle de Koutiala en Région et d’appuyer les services de santé par des dons de médicaments de première nécessité.
Pour sa part, le coordinateur du festival, Mohamed Lamine Kanté, s’est exprimé sur le déroulement du festival. Selon ses dires, le festival s’étendra sur 7 jours, c’est-à-dire du 15 au 21 avril 2019. “Il y aura d’abord des activités préliminaires avant le début du festival en avril prochain. Pendant une semaine, la ville de Koutiala sera le point focal de la culture et de l’art au Mali. Les activités programmées sont : une compétition de football entre les quartiers de Koutiala, la chorégraphie, l’athlétisme, le Chant, la journée de salubrité, le jeu “Génies en Herbe”, des prestations d’artistes, une foire d’exposition-vente, une visite des différents sites touristiques du cercle de Koutiala et enfin des conférences-débats.
Les ateliers d’information et de formation, les concerts, les comédies musicales, les diners et autres activités aussi fédératrices les unes que les autres ont pour objectif d’attirer du monde à cet endroit durant toute cette période”, dit-il.
Abdoulaye Diabaté, l’ambassadeur du Fecak, a salué l’initiative qui est de mettre en lumière les potentialités, les réalités socio-économiques et culturelles du cercle de Koutiala, avant de réitérer son accompagnement aux organisateurs pour la réussite de l’événement.
Mahamadou TRAORE

ABDOULAYE DIABATé, AUTEUR-COMPOSITEUR :
“Si je vis aujourd’hui, c’est grâce à Koutiala”
Fils adoptif de la ville de Koutiala, l’artiste-musicien Abdoulaye Diabaté, auteur-compositeur et interprète, a profité de la conférence de presse du lancement de la première édition du Fecak, festival de brassage culturel et artistique de Koutiala, pour parler de ses débuts et les liens qui existent entre lui et la ville de Koutiala.
L’enfant mythique du Royaume Bambara de Ségou est né non loin de ses racines originelles dans une bourgade située à 38 Km de Ségou appelée ” Cinzana-Gara ” en 1949. Fils de Baba Diabaté, chef traditionnel des griots Diabaté de Ségou et Assitan Dembélé, génie de la chanson Bamanan, Abdoulaye Diabaté a vécu dans le giron du croisement de deux sommités du savoir et de la connaissance de l’art du parler.
Selon l’artiste, c’est à l’âge de 19 ans qu’il a été affecté au CAC de Koutiala en tant que comptable. “C’est dans la nuit du 5 janvier 1972, sous la pluie que je suis arrivé à Koutiala en tant que fonctionnaire au CAC de Koutiala. Avant de commencer la musique, j’étais footballeur. J’ai même été présélectionné à l’équipe nationale du Mali en 1972 avec Kindia Diallo, Sadia Cissé, Moctar Maïga, Cheick Sangaré, Madou Kéita, Seydou Traoré dit Gouatigui, Ousmane Traoré, Cheick Diallo, Cheick Fantamady Kéita, Salif Kéita dit Domingo, Bakoroba Touré, etc. J’ai aussi amené le club de football “l’Etoile filante” de Koutiala à la demi-finale de la coupe du Mali en 1976. C’était face à Djoliba AC et cela en tant que capitaine de l’équipe. Nous avons été battus par le Djoliba AC par le score de 14 buts à zéro.
Aujourd’hui, je peux dire que je suis plus Koutialais que Ségovien parce que j’ai fait beaucoup plus de temps à Koutiala qu’à Ségou. Donc, je ne fast que remercier les habitants de Koutiala, parce que tout ce que j’ai eu dans ma vie est venu de Koutiala. Quand je partais à Koutiala, le cercle de Koutiala n’avait que dix arrondissements et plus de 300 villages et j’ai mis pied dans tous ces villages. A l’époque, la ville de Koutiala n’était pas électrifiée et il n’y avait aucune banque à Koutiala”, a-t-il expliqué, avant d’ajouter qu’il peut même dire qu’il a été créé par Dieu pour Koutiala. “Selon ma grand-mère, depuis que j’avais 4 ans, je parlais de Koutiala. Et lorsque je m’amusais avec les amis dans la cour de notre famille, j’attachais souvent mes bagages et disait à ma grand-mère que je partais à Koutiala”, dit-il.
Parlant de son installation à Koutiala, Abdoulaye Diabaté a précisé qu’il a bien été accueilli par les habitants de cette localité. “Les habitais de Koutiala m’ont respecté et me considèrent comme un des leurs. Après cela, je me suis battu pour cette ville, j’ai représenté la ville lors des semaines culturelles locales, régionales et la biennale artistique culturelle du Mali. Je peux vous affirmer que les Koutialais ont été très reconnaissants envers moi. Actuellement, tous mes biens sont à Koutiala, mes constructions, mes champs, etc.
Tous mes 17 musiciens ont reçu chacun une maison dans la ville de la part des Koutialais et cet endroit a été baptisé la cité des musiciens, sise à Hamdallaye extension. Actuellement, je ne connais même pas le nombre de maisons que les Koutialais m’ont offertes. Donc, si je vis aujourd’hui, c’est grâce à Koutiala”, a-t-il affirmé.

Mahamadou TRAORE

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Source: Aujourd’hui-Mali