Le colloque de la 25è édition du Fespaco s’est achevé le mercredi dernier. Les professionnels du cinéma ont saisi l’opportunité de cette édition pour poser la problématique de la « Formation et métiers du cinéma et de l’audiovisuel ».

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Ils ont également tenté d’envisager des perspectives pour un enseignement cinématographique adéquat, afin de hisser le cinéma au niveau de la concurrence venue d’ailleurs.
Le coordinateur du colloque, le cinéaste burkinabé Gaston Kaboré, par ailleurs fondateur et directeur de l’Institut Imagine, a expliqué que l’Institut supérieur de l’image et du son (ISIS) a pris des initiatives pour que les étudiants ne soient pas abandonnés après leur formation.
Il a indiqué ensuite que si l’Afrique ne comprend pas que l’image est devenue le nouvel alphabet d’aujourd’hui, demain nos populations, surtout nos jeunes, seront de nouveaux analphabètes.
Le colloque devra publier, dans les semaines à venir, un manifeste qui servira de plan de navigation pour les décennies à venir. Pour l’ancien détenteur de l’Etalon du Yennenga, « tous les intervenants dans un film doivent avoir une formation et une culture générale solide, car nous sommes en compétition avec un flot d’images venues d’ailleurs, et nous ne devrons pas rester inactifs », a-t-il soutenu. Au cours de ce colloque, divers thèmes avaient été traités : « Des écoles et des instituts de formation » ; « Les professionnels de terrain et les médiateurs culturels » ; « La promotion et la valorisation de la formation professionnelles : responsabilité et actions des politiques publiques ». L’objectif global de ce colloque est de doter les jeunes professionnels des savoirs et des savoir-faire requis, afin qu’ils puissent créer des œuvres originales à partir de leur enracinement local et aussi s’adapter aux besoins et aux nécessités de l’industrie de la production d’images.
Y. Doumbia.

SOUS HAUTE SURVEILLANCE

Pour le Ouagalais lambda, cette 25è édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision restera longtemps dans les mémoires car elle aura été marquée par les multiples contrôles physiques dans la circulation et une certaine morosité économique. Au niveau du centre ville de la capitale, de nombreuses rues sont fermées à la circulation.
Ce qui provoque de bouchons interminables atteignant parfois des quartiers environnants. Même des véhicules de transport en commun évitent de s’embourber dans ces monstres embouteillages. Les rares taxi men qui acceptent de le faire multiplient par deux ou par trois leur tarif, arguant une plus grande consommation de carburant et une perte de temps.
Mercredi dernier, au cinquième jour de la fête du cinéma, les habitants de Ouagadougou étaient encore très mobilisés. Certains vont voir les films, notamment ceux de leur pays. Tandis que d’autres viennent profiter des opportunités d’affaires offertes par les différentes rues marchandes soit dans la cour du siège du Fespaco soit sur la Place de la révolution avec la présence importante des ressortissants ivoiriens. Pays invité au Fespaco, la Côte d’Ivoire a mobilisé plus de 300 personnes avec des stands, des groupes de musique, des expositions vente de toutes sortes de produits : artisanat, alimentation, livres, industrie. Ces différents stands sont pris d’assaut par des milliers de Ouagalais qui viennent faire la queue.
Car  pour y accéder, il faut passer par un contrôle très strict des forces de l’ordre qui ont installé des portiques électroniques et autres machines de détection de fer. Les agents de la police nationale et municipale, de la gendarmerie et de l’armée sont mobilisés de jour comme de nuit. Ils procèdent au contrôle dans les différents lieux de la manifestation, mènent de nombreuses patrouilles mobiles dans toute la ville, et régulent la circulation. Les porteurs d’uniforme sont présents partout dans la ville. Ce qui rassure les festivaliers qui se soumettent volontiers aux fouilles. Pour voir un film, il faut sortir beaucoup très tôt car le contrôle peut prendre 30 minutes à une heure.
Le revers de la médaille est que de nombreux habitants, vivant des petits métiers, ne sont pas à la fête. Artisans, petits commerçants et taximen, tous disent que les affaires ne marchent pas beaucoup. Guindo est conducteur de taxi  à Ouagadougou depuis près d’une dizaine d’années. Il estime que cette édition du Fespaco est l’une des plus mauvaises du fait qu’il ne trouve pas assez de clients. Un vendeur d’objets d’art pense que la morosité est due au fait que les Occidentaux ne sont pas nombreux cette année alors qu’ils sont les clients  habituels de ces objets. D’après lui, c’est l’insécurité qui a empêché  les Blancs de faire le déplacment au Burkina Faso.
Y. D.

 

Source: essor