A cause des atrocités qui ont caractérisé le film « Innocent malgré tout », un des deux longs métrages de la Coté d’Ivoire,  la plus part des spectateurs venus pour regardere le film ont préféré sortir de la salle et s’en aller.

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La Coté d’Ivoire, pays invité d’honneur de la 25e édition du Fespaco est rentrée en lice avec son premier long métrage « Innocent malgré tout » des réalisateurs Kouamé Jean de Dieu et Kouamé Mathurin Samuel Codjovi.

Le film a été vu mardi 28 février par les cinéphiles au ciné Burkina lors d’une projection presse. Loin de ressembler aux films déjà projetés, « Innocent malgré tout » a vraiment fait parler de lui.

A peine commencé, le spectateur est plongé dans une violence sans précédente avec des scènes que même les bourreaux des Noirs au temps de l’Apartheid n’auraient aimé faire. La violence extrême qui a caractérisé le début du film a contraint « les âmes sensibles » à quitter la salle.

« J’aime les films africains, c’est pourquoi j’ai quitté Paris pour Ouagadougou.  S’il faut venir regarder ces genres de film, je suis désolé », s’est lamenté Catherine. Maimouna Ouédrago aborde dans le même sens « La Coté d’Ivoire n’a pas besoin de ces genres de films qui ne font pas appel à la réconciliation, mais à la haine et à la vengeance ». Et de pointer un doigt accusateur sur la Commission de sélection des films.

Les réalisateurs s’en défendent : « Nous avons pensé à faire ressortir ce côté où parfois les décisions extra judicaires font des victimes innocentes à travers le continent. Ce n’est pas seulement la Côté d’Ivoire que nous ciblons, la pratique est d’actualité dans plusieurs pays. Il est temps que la justice, la vraie justice refait surface afin que les peuples vivent dans la paix ».

Le film de 75 minutes  retrace l’histoire de Karus, un jeune démuni qui mène une vie banale, se débrouille dans la collecte d’ordures pour survivre. Il tente de secourir la fille du ministre de l’Intérieur de la Côte d’Ivoire d’un viol par trois jeunes hommes. Malheureusement, il assiste à la mort accidentelle de celle-ci.

Le jeune est  accusé sans preuve par la police. Dans un commissariat de police, il subit toutes les formes de tortures, d’humiliation, jusqu’à sa pendaison par la « justice » faite par le ministre de l’Intérieur.

De mémoire de certains réalisateurs, c’est la première fois que le public se fâche contre un film en compétition au Fespaco. Le moins que l’on puisse dire est que le film « Innocent malgré tout » a fait parler de lui au Fespaco 2017.

Si le public a déjà donné son verdict, le dernier mot revient au jury.

A.S.

 

Source: lesechos