Le ministre de la Jeunesse et des sports, chargé de l’instruction civique et de la construction citoyenne, Mossa Ag ATTAHER, a lancé, hier lundi 6 décembre, la 4e édition du Festival Hip hop Rapou dogokoun. C’était au Palais de la culture en présence de l’ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne, Dr Polh DIETRICH ; de la directrice du projet Donko ni Maaya, Magali MOUSSA ; du directeur des affaires étrangères de l’Ambassade des États-Unis d’Amérique ; du directeur du festival, Kalifa TANGARA dit Dony Brasco ; du rappeur Master Soumi…

 

Cette 4e édition qui se déroulera du 6 au 12 décembre courant a comme thème : « quelle alternative pour un Mali réconcilié ? »
Dans ses propos introductifs, le directeur du festival, Dony Brasco, non moins Manager du Rappeur Master Soumi, a déploré que des jeunes maliens s’adonnaient à l’apologie de la délinquance, des injures et vont jusqu’à faire la promotion de l’alcool et de la drogue. Selon lui, c’est l’une des raisons principales de ce festival qui a pour objectif de sensibiliser et de circonscrire ce fléau avant que notre jeunesse ne se retrouve dans une perdition totale.
« Le RAP est sans nul doute la musique la plus écoutée présentement au Mali par les jeunes et il n’existe aucun festival spécifique contrairement aux autres pays de la sous-région. Alors que les jeunes à travers la pratique de la culture urbaine sont les meilleurs porteurs de perspectives pouvant revitaliser nos valeurs. Ceux-ci sont des acteurs bien désignés, à plusieurs égards, pour le renforcement d’un climat de cohésion sociale et de prévention de la crise », a expliqué le directeur du festival.
Il a souligné que les objectifs de ce festival étaient, entre autres : l’éveil des consciences ; l’incitation au patriotisme ; la lutte contre l’incivisme ; l’éducation ; l’immigration clandestine ; la radicalisation des jeunes ; la consolidation de la démocratie et de la bonne gouvernance ; la paix et la réconciliation ; le poids de l’argent sur les élections ; la corruption ; l’injustice ; l’insécurité…
Le maire de Dialokorodji, la commune hôte du festival, Oumar GUINDO, a déclaré que le thème retenu prouve qu’en dehors des divergences de point de vue, les jeunes ont des compétences pour contribuer à la résolution de la crise. Il a les exhortés à opérer un tournant intergénérationnel.
« Si chacun s’y met l’on peut faire développer ce pays. Ayez confiance en vous et imposez votre diktat et dites votre vision. Cultivez l’effort à travers vos champs », a appelé le maire de Dialakorodji.
La Coordinatrice du projet Donko ni Maaya, Magali MOUSSA, a noté que ce festival se professionnalisait davantage.
« C’est un festival où tout le Mali se retrouve. Je vous encourage. Vous êtes des personnes publiques et avez des responsabilités à assumer. Il faut influencer la société de façon positive », a exhorté Magali MOUSSA.
Abondant dans le même sens, l’ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne dira que le thème retenu est pertinent et colle à la situation du Mali qui traverse une crise qui ébranle tous les secteurs. Il a indiqué que la jeunesse jouait un rôle crucial dans la résolution de la crise.
« C’est vous qui façonnerez le Mali de demain. Ce festival est une occasion pour les jeunes de forger leur vision pour demain », a déclaré le Dr Polh DIETRICH.
Pour sa part, le ministre de la Jeunesse et des sports, chargé de l’instruction civique et de la construction citoyenne, Mossa Ag ATTAHER, a soutenu que la musique et surtout le rap constituait un élément fédérateur de la jeunesse. Il a félicité les initiateurs du festival pour avoir mis le rap au service de la paix.
« La paix est entre les mains des 75% des Maliens, c’est-à-dire la jeunesse. Quand vous allez décider de tout donner pour la paix, la paix n’aura aucun autre choix que de s’installer durablement dans notre pays », a affirmé le ministre de la Jeunesse.
Il a profité de l’occasion pour demander aux initiateurs du festival d’inclure dans les discussions, dans les échanges, dans les chansons et dans les concours les thèmes liés au civisme, à l’instruction civique, à la construction citoyenne.

PAR MODIBO KONÉ

Source : Info-Matin