La Rentrée littéraire du Mali 2020 se tiendra du 18 au 23 février 2020 sur le thème : « Petites histoires et grands récits ». Partenaire de l’événement, L’Essor vous propose, chaque jour, le portrait d’un auteur invité

Biographie

Ousmane Diarra est né à Bassala, au Mali. Devenu orphelin des deux parents à l’âge 2 ans, il fut berger avant d’être conduit de force à l’école par l’administration. Il fit l’école buissonnière, fuyant la compagnie des hommes, surtout de la foule, leur préférant ses bêtes, avec leur marche mélodieuse, leur souffle rauque et heureux en broutant l’herbe fraîche. Il préférait les champs des oiseaux, en un mot, la brousse, chants ses habitants et ses secrets.
C’est donc à Bassala, son village natal qu’est née sa passion pour les livres. Grâce à la lecture, il avait compris que les limites du monde n’étaient pas celles du monde, et qu’ailleurs, il n’y avait pas que des bêtes sauvages et des sorciers et des djinns très méchants, mais d’autres cultures, d’autres civilisations, d’autres façons de comprendre le monde, de vivre la vie. L’écriture est devenue sa confidence. C’est pourquoi, il s’est accroché à l’école comme à une bouée de sauvetage, à l’école fondamentale de Niaréla, au Lycée Bouillagui Fadiga, à l’école normale supérieure de Bamako (Ensup).
Ousmane Diarra a enseigné la littérature au Lycée, encadré des coopérants allemands, mené des enquêtes socio-économiques, tourné dans 5 régions du Mali, avant de rencontrer son destin de bibliothécaire à l’Institut français du Mali (ex-CCF), où il travaille encore.

Romancier, nouvelliste, poète et conteur, Ousmane Diarra a publié trois romans très remarqués aux éditions Gallimard, nominés à plusieurs prix littéraires dont le Prix Renaudot 2007 avec « Pagne de femme ». Avec « Vieux lézard », il a été lauréat du Prix Prince Pierre de Monaco en 2006. Ses romans : « Vieux lézard » (éditions Gallimard, 2006) ; « Pagne de femme », (éditions Gallimard 2007 » ; « La Route des clameurs » (éditions Gallimard 2014). Des nouvelles et poèmes en recueils individuel ou en collectif, dont : « Les ombres de la nuit » (nouvelles) éditions Le Manuscrit.com, 2002) « Balbutiements et chants aux vents, poésie » (éditions Le Manuscrits.com, 2002.) Des Livres pour jeunesse : « Le chasseur et le Lézard » (Éditions Evalou, France, 2018 😉 « La ruse du Calao » (Le Figuier, Bamako, 2012) ; « La longue marche des animaux assoiffés » (Le figuier, 1994) « Néné et la chenille » (édicef, France, 1999) ;
« Les jumeaux à la recherche de leur mère » (Bamako, Editions Balanis 2008) ; « La princesse capricieuse », (2012, Bamako, éditions Balanis )…
« La route des clameurs », son dernier roman, sort en Folio aux éditions Gallimard en janvier 2020.

 

Extrait et résumé de « La route des clameurs :
Extrait : «Nématou et Kany ont fini par opter pour ma mère, en acceptant, malgré l’opposition de mon papa, de porter des voiles distribués par le gamin imam de la nouvelle mosquée de notre quartier. Quant à moi, je suis resté du côté de mon papa. Parce que je savais que c’est lui qui allait finir par être seul contre tout le monde. Et personne n’a jamais gagné seul contre tout le monde…
Eh Allah, que j’avais mal !…
On ne partageait d’ailleurs plus le même Allah ! Ils avaient le leur, au nom duquel ils massacraient les gens comme des mouches. J’avais le mien, qui me dictait d’être gentil avec tout le monde et seulement très méchant avec les méchants. »
Résumé :
Dans une petite ville du Mali, un jeune garçon voit sa vie basculer le jour, où une milice armée s’empare du pouvoir et impose un islam radical. Mais son père, un peintre à l’humour ravageur, tient tête à l’oppresseur, refusant la violence et l’intolérance au mépris de sa propre vie.

Source: Journal l’Essor-Mali