La Commission vérité, justice et réconciliation (CVJR) a organisé du 27 au 29 novembre derniers, un atelier de formation axé sur les procédures de dépositions à faire par les victimes des différentes crises vécues par notre pays. Trois jours durant, à l’Hôtel Colibris, à Magnambougou Faso Kanu, les participants, à savoir les preneurs de dépositions qui servent les points pour les  victimes à l’adresse de la CVJR,  ont assisté à d’intenses débats, échanges et communications recuises. C’est pour renforcer leurs compétences dans les domaines de la qualification des violations graves des droits de l’Homme mentionnées dans les dépositions des victimes et  des mécanismes de référencement.

 Placé sous l’égide du président de la Commission, Ousmane Oumarou Sidibé, la cérémonie d’ouverture des  travaux de cet atelier de trois jours s’inscrit dans le cadre de la politique gouvernementale de renforcement des capacités  des preneurs de dépositions qui, selon le président, sont les premiers éléments de contact entre les  victimes et la CVJR. C’est à l’intention des preneurs de dépositions  et des chefs  des antennes régionales  de Bamako, Ségou, Mopti, Sikasso, Tombouctou, Gao et Kidal. Eux qui sont  formés pour recevoir les victimes, les écouter, prendre leurs dépositions, enregistrer leurs plaintes, les mentionner sur des formulaires, noter les lieux et les coordonnées et autres informations devant permettre à la CVJR d’effectuer sa mission. C’est à partir de ces formulaires de déposition qui seront suivis par les conseillers d’appui que la CVJR  va ouvrir et mener ses enquêtes sur les actes de violations des droits humains. Donc, c’est toute une somme de procédures  transparentes et crédibles devant permettre aux différentes victimes et à l’ensemble du peuple malien d’aller vers une véritable réconciliation nationale.

Ainsi, selon le président Sidibé, le but initial de cet atelier est de pouvoir faire l’analyse de tout  ce qui a été réalisé par sa Commission au niveau des sept antennes régionales depuis leur ouverture.  Il s’agira  aussi de dégager  toutes les difficultés rencontrées par la Commission lors des premières dépositions suite à la qualification juridique des faits et actes de violations des droits humains  rapportés au niveau des antennes.

L’atelier fut  l’occasion d’échanger également avec les sous-commissions de réparation sur les soutiens, les référencements des victimes en besoin d’accompagnement  psychologique, technique et juridique. “Nous en sommes aujourd’hui avec 10 100 dépositions. Et ça veut dire que 10 100 victimes ont fait confiance en la CVJR pour venir nous raconter dans nos antennes leur vécu, ce qu’elles ont subi. Ce qui est extrêmement important, dans le contexte de l’insécurité qui prévaut dans ces régions, c’est le fait que 10 100 victimes se déplacent pour faire des dépositions dans nos antennes. Nous trouvons que c’est une étape très importante”, a expliqué le président de la CVJR.

Selon lui, pour la politique de réparation et d’insertion sociale destinée aux victimes, des mesures adéquates sont en cours d’études pour garantir la réconciliation  acceptée de tous. “Et, pour cela, il  n’y aura pas de temps à perdre. Les attentes des victimes sont les plus urgentes. D’abord, il y a la manière de les recevoir. Et les preneurs de dépositions ont été formés sur tous les plans juridiques, psychologiques, déontologiques et éthiques  pour pouvoir consoler les victimes”, a précisé M. Sidibé.

Dans cette perspective, ceux qui sont dans les besoins d’accompagnement par exemple au plan médical sont orientés vers les structures de référence spécialisées par la cellule de partenariat CVJR/Anam. L’atelier a connu la participation d’une forte délégation de représentants de la Minusma et de l’organisation GIZ qui sont des partenaires techniques et financiers de la CVJR.

Amaye Maki

 Le Point