C’est désormais une véritable course qui semble engagée tant par l’Office Malien de l’Habitat (OMH) que par le département en charge du Logement social afin de réunir les conditions pour la remise officielle, par le président de la République, des clés des logements sociaux de Kati Sikoro et de N’Tabacoro, attribués récemment.

Suite à notre article, paru dans L’Indépendant n°4819 du mardi 8 octobre 2019, nous avons reçu de nombreuses réactions de la part notamment de bénéficiaires qui se disent tout simplement dépités. Car, c’est depuis fin mai dernier que lesdits logements ont été officiellement attribués et le ministère, qui a en charge le dossier, n’arrive toujours à remettre les clés aux bénéficiaires. Alors même que l’on a vu, aussitôt après l’attribution officielle par l’OMH, des familles entières se déplacer pour aller situer leur logis au sein de la forêt de logements sociaux construits à Kati Sikoro et à N’Tabacoro.

C’est à ce moment que beaucoup, parmi ces heureux bénéficiaires, se sont rendu compte de la réalité : certains logements sont tout simplement inhabitables. Comme vous avez dû le constater sur la photo dans l’article précité, il faudrait beaucoup d’argent pour la mise à niveau desdits logements dont des matériels ont été volés, vandalisés, s’ils ne manquent pas, tout simplement.

Avec le retrait  des sociétés  de gardiennage,  le champ laissé libre aux voleurs

Lesdits logements sociaux, destinés aux couches à faibles revenus, sont aujourd’hui au dessus des possibilités financières de ces populations. En effet,  pour pouvoir aménager dans ces logements qui ont été exposés à la prédation des voleurs, il faudrait investir au moins 1 million FCFA. Combien, parmi les bénéficiaires, peuvent disposer d’un tel montant pour procéder aux indispensables mises à niveau, au vu de l’état piteux de certains logements ? Très peu.

Il y a tout juste deux semaines, l’une des entreprises de construction a été contrainte de mettre fin au contrat de gardiennage qui la liait à une société privée de la place. Abandonnant ainsi le site des logements sociaux à la merci des voleurs, des ânes, des vaches et des chiens errants. C’est dire que le calvaire des bénéficiaires dits heureux n’est pas prêt de prendre fin. L’attente risque alors d’être interminable au vu de l’état des caisses de l’Etat. La balle étant dans le camp de ce dernier qui n’arrive pas à éponger les arriérés dus à ces entreprises privées de construction. Et qui, elles aussi, sont désormais à bout de souffle.

Il est à souligner que ce sont près de 900 millions FCFA que des entreprises de construction auraient investis dans la seule surveillance des sites concernés. Ne voyant pas l’Etat s’acquitter de ses engagements, certaines entreprises ont été dans l’obligation de ne pas renouveler les contrats de gardiennage des sites susmentionnés. Rappelons qu’il n’y aucun branchement d’eau ou d’électricité dans les logements.

En tout cas, il est grand temps que l’Etat s’assume avant la remise des clés des logements sociaux destinés aux militaires. Prévue, selon nos sources, le 20 janvier prochain.

Mamadou FOFANA

Source: l’Indépendant