Les rites essentiels constituant les fondamentaux de l’islam sont l’objet de rappels réguliers lors des assemblées de fidèles musulmans. Les oulémas se font un devoir de mettre en exergue l’importance de l’observance régulière de ces rites dans la pratique de la foi du croyant. Les exégètes rapportent, dans cet esprit, un échange entre le Guide de l’islam (PSL) et un homme désireux de s’acquitter au mieux de ses obligations religieuses : «Cinq prières à accomplir pendant le jour et la nuit», avait recommandé le Messager en réponse à une première interrogation.

L’homme insistant sur ce point, demandera s’il devait accomplir d’autres prières. «Non, à moins que tu ne veuilles faire œuvre supplémentaire», avait répliqué le Messager. Il en était allé ainsi des autres prescriptions, du jeûne du Ramadan, de l’aumône légale, la Zakat. – «Par Dieu! Je n’en ferai rien de plus, ni rien de moins», s’était promis le visiteur en prenant congé. Le Prophète avait dit à cet effet que l’homme «réussira, s’il est sincère».
Pour les exégètes, l’importance des pratiques surérogatoires qui accompagnent les rites prescrits apparaissait ainsi à la lumière de cet échange. Il est souligné ainsi que dans le vécu de la foi, la prière, accomplie dans la révérence et l’humilité, rapproche le musulman du Créateur unique, et l’éloigne de l’abominable et du mal. Il en est dit entre autres, dans le Saint Coran : « Récite ce qui t’est révélé du Livre et accomplis la prière. En vérité la prière préserve de la turpitude et du blâmable. Le rappel de Dieu est certes ce qu’il y a de plus grand. Et Dieu sait ce que vous faites. » (29:45).
Pour les oulémas, le champ des actes surérogatoires n’est pas limité aux prières seules. Les mérites du jeûne volontaire sont mis en exergue à cet effet dans les dires du Messager, en considération de l’importance de cette pratique : « Trois invocations sont pratiquement exaucées : l’invocation du jeûneur, l’invocation de l’opprimé et l’invocation du voyageur ». 
Dans leurs recommandations relatives au jeûne volontaire, les oulémas distinguent des périodes de l’année particulièrement bénéfiques dans ce dessein, et des jours durant lesquels le jeûne fait même l’objet d’interdiction. Ainsi le mois du pèlerinage et celui qui le suit, ouvrant l’année lunaire, classés parmi les mois sacrés en islam, sont recommandés pour la pratique du jeûne surérogatoire. On note à cet effet les dires du Messager selon lesquels : «le jeûne préféré après celui de Ramadan, est celui du mois de Dieu, Al Muharram, et la prière préférée après l’office rituel, celle de la nuit.»
Il est rapporté par ailleurs, que le Prophète, dans l’une de ses adresses à sa communauté, recommandait notamment : « Jeûnez le mois de la patience, le mois de Ramadan, et trois jours de chaque mois. Ce jeûne équivaut en mérite, à un jeûne perpétuel qui fera dissiper ce qui existe dans la poitrine comme rancœur et tricherie ».
Dans l’observance des rites surérogatoires au sein d’un ménage, les oulémas mettent l’accent sur la concorde préalable entre époux. Ils évoquent à cet effet ces propos du Guide de l’islam : «la femme ne doit pas jeûner ne serait-ce qu’un jour sans la permission de son mari, si celui-ci est présent, sauf pour le Ramadan».
Au-delà de ces rites, les oulémas soulignent par ailleurs que la pratique de l’islam doit se traduire en actes concrets, à travers des comportements positifs dans la société.
A. K. CISSÉ

Source: L’ Essor