L’année scolaire 2018-2019 a été sauvée de justesse. Celle de  2019-2020 donne déjà de la sueur froide. L’enseignement fondamental et le cycle secondaire des établissements publics sont paralysés par ces grèves incessantes. Pendant que les syndicats des enseignants entretiennent un énorme bras de fer autour de l’application de l’article 39,  les pauvres élèves se voient priver d’un droit fondamental, celui à l’Education. Cette situation qui a assez duré favorise la baisse du niveau des apprenants.
Durant ces deux dernières années, les cours dans  l’enseignement secondaire public au Mali subissent des perturbations, à cause du bras de fer de trop des syndicats des enseignants, qui pour des détails sur certaines augmentations salariales sont sur la voie du maximalisme. On dirait des luttes estudiantines des années 1990.
Cependant, l’arrêt dans des activités pédagogiques dans ces établissements publics entraine d’énormes conséquences sur le niveau des apprenants (élèves).
Certes le droit à la grève est un droit démocratique, mais s’il est mené sans intelligence et pédagogie, il entraîne des conséquences fâcheuses sur l’avenir de la nation. C’est le cas actuellement de cette synergie des syndicats des enseignants signataires du 16 octobre. Ceux-ci continuent ‘’aveuglement’’ leurs grèves  de manière plus intense et plus ferme comme une guerre ouverte contre un ennemi extérieur.
 Or, il ne faut pas se voiler la face, avec ces perturbations dues aux mouvements de grève, les élèves abandonnent les cahiers, s’adonnent à d’autres activités et du coup leur niveau d’étude s’effondre d’année en année.  Durant ce temps de grèves les élèves n’apprennent pratiquement rien. Ils ne font que s’amuser et vadrouiller à travers la ville.
Certains, sans chercher à comprendre, estiment que c’est une véritable injustice sociale de voir les élèves des établissements privés dans les classes tandis que leurs camarades du public sont dans les rues. Cependant, ils manquent de matière d’analyse pour admettre que ces élèves des établissements publics demeurent les victimes de l’insouciance pédagogique de leurs propres enseignants, qui ne songent en réalité qu’à leurs poches. Cela après avoir acquis un statut particulier et toutes les conditions favorables en conséquence. Au lieu d’échelonner des mouvements de débrayage afin de maintenir l’avenir des enfants scolaires des écoles publiques, ils ont choisi d’adopter la méthode dure, à savoir le débrayage général et continuel.
Comme l’an passé, en cas de solution de dernière minute, le gouvernement essayera coûte que coûte de sauver l’année même si en réalité les programmes scolaires ne seront pas épuisés. Malgré son effort d’organiser des cours de rattrapages afin que ces candidats puissent composer lors des examens, cela ne pourra pas combler le vide de la baisse de niveau.
En plus de l’augmentation du taux d’échec, ceux qui auront la chance de passer à ces examens, se retrouveront avec un diplôme mais avec moins de connaissance (niveau). Et au finish le pays se retrouvera avec des fonctionnaires moins performants.
La grève est légitime, mais au regard des crises que vit notre pays  depuis 2012 qui jouent beaucoup sur l’économie nationale, il sied de solliciter de la retenue auprès des ‘’bouffe craie’’ pour une meilleure éducation nationale et l’assurance d’un avenir meilleur aux filles et fils du Mali.
Par Maïmouna Sidibé
Source : Le Sursaut