Au 21ème siècle, plus qu’en aucun autre, l’avenir d’un pays dépend du niveau de savoir de ses citoyens. Le système éducatif malien après la réforme courageuse de 1962, devrait demeurer la fabrique des intelligences, le creuset du mérite, le moyen de l’ascenseur social. En effet, dans l’enfance et tout au long de la vie, sa qualité et son égal accès pour tous est l’une des conditions de la création des futures richesses du pays.

Mais le constat est unanime aujourd’hui : le système éducatif malien, qu’il soit public ou privé, est à la fois sous- performant et inégalitaire. En ce moment, notre école traverse des difficultés sans précédents. Les cœurs sont meurtris et les parents d’élèves ne savent plus à quel saint se vouer. L’avenir des enfants risquent d’être véritablement hypothéqué. Vous savez qui est le fonctionnaire le mieux payé en Corée du Sud ? C’est l’enseignant. Pour y être enseignant là-bas, il faut se lever très tôt. En effet tout commence à l’école. Il faut rendre l’autorité à l’enseignant. L’Etat a dépossédé l’enseignant de son autorité sur ses élèves.

A notre indépendance en 1960, regarder le professeur dans les yeux, c’était une profanation. Aujourd’hui le professeur ne peut rien faire à l’élève, c’est l’élève qui le bat. C’est lui qui va se plaindre parce qu’il a été agressé par ses élèves. Le coté charismatique du professeur à l’école a été ainsi pratiquement appauvris. Il faut donc rendre simplement au professeur ce qui fait de lui professeur : quelqu’un qui oriente une jeunesse vers quelque chose de merveilleux.

En retour, il est nécessaire d’opérer un changement de mentalité au niveau de certains enseignements, notamment le respect scrupuleux de l’éthique et de la déontologie.

Le diagnostic est ainsi fait que notre école est malade et même très malade. Il urge donc de faire des propositions concrètes susceptibles de nous aider à relever les défis liés à la valorisation de la fonction enseignante en rendant « l’autorité à l’enseignant », en lui accordant « un salaire décent et des garanties juridiques de protection (Par exemple nous proposons que l’enseignant ne pourra plus être arrêté dans sa classe ou à domicile qu’en cas de flagrant délit).

Les défis liés au manque d’Infrastructures doivent être relevés par l’investissement, quantitativement et qualitativement, dans les infrastructures (pédagogiques, administratives et sportives) et dans les laboratoires spécialisés en raison de cinq laboratoires bien équipés par Lycées et Universités, puis la création sur une période de cinq ans de quarante Lycées, 2000 salles de classes.

Au sujet de la mauvaise Gouvernance, pour y remédier, il faut « assurer une bonne formation initiale et continue du personnel enseignant ; former les responsables de l’école au management des ressources humaines, redynamiser les comités de gestion des différents niveaux d’enseignements, intensifier les inspections aussi bien dans le public que dans le privé, préférer les enseignants mieux rémunérés et mieux formés à des enseignants plus nombreux, et ouvrir l’école aux parents en leur proposant par exemple de venir passer une demi- journée en classe ». Enfin « prendre le temps en début de chaque début d’année scolaire d’expliquer aux parents et aux enfants les enjeux de la scolarité ».

Par rapport au faible financement de l’Education, le FIA-AEEM propose de « consacrer dans la constitution du Mali un pourcentage du budget de l’Etat à l’éducation, et d’accepter les financements extérieurs de l’éducation et exiger des PTF leur alignement sur les politiques nationales en matière d’éducation ».

En ce qui concerne l’inadéquation Formation/ Emploi, les propositions du FIA-AEEM portent sur le développement des nouvelles technologies à l’Ecole, l’adaptation des formations aux besoins de l’économie nationale, l’orientation du maximum d’élèves vers les formations qualifiantes et structurantes, et l’encouragement des échanges avec l’extérieur pour bonifier les pratiques d’enseignement et de formation.

Quant à la problématique des Ecoles privées, le Forum recommande de revoir leurs cahiers de charges pour plus d’inspections obligatoires et rigoureuses, la conformité des programmes et la rigueur dans le choix des enseignants relativement aux Diplômes, aptitudes physiques et intellectuelle et morale.

 

CYRIL/Icimali