Non seulement le gouvernement est confronté au manque de moyens financiers pour satisfaire la doléance à propos de l’application de l’article 39 de la Synergie des syndicats des enseignants des collectivités territoriales, mais aussi son application incitera les syndicats d’autres secteurs, ayant le même point de revendication similaire en stand-by, à exiger au gouvernement l’exécution immédiate de leur cas. Pour ce faire, le gouvernement propose aux grévistes de se référer au schéma accepté par l’UNTM.   C’est du moins ce qui ressort de l’émission radiophonique, An Kan Ben, Traduction : ‘’entendons-nous’’ de la radio Kledu, le samedi dernier, animé par Kassim Traoré.

Avec comme invités des représentants de trois départements ministériels concernés par la crise scolaire, dont  le Directeur des ressources humaines (DRH) du secteur de l’Éducation nationale, Mamadou Konta ; le  Chef de cabinet du Ministère délégué chargé du Budget, Sékou Traoré ; et le conseiller technique au ministre du Dialogue social et de la Fonction publique Mamadou Konaté.

Il s’agissait pour ces intervenants d’édifier les lanternes sur les efforts de l’État face à cette crise scolaire dont tout s’articule autour de l’application de l’article 39. Lequel article stipulant que « Toute majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du statut général des fonctionnaires s’applique de plein droit au personnel enseignant de l’enseignement fondamental, secondaire, de l’éducation préscolaire et spéciale ». Sur la base de cette disposition, les enseignants grévistes réclament au gouvernement les 20% de la nouvelle grille allouée aux fonctionnaires relevant du statut général, signé entre le gouvernement, l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) et le Conseil national du patronat du Mali (CNPM). Cela, bien que notre pays soit en guerre.

Le gouvernement propose aux grévistes de se référer à l’application accordée à l’UNTM par rapport à l’article 39

Selon le conseiller technique du ministre du Dialogue social et de la Fonction publique, Mamadou Konaté, le gouvernement n’a jamais fermé la porte des négociations. Depuis 2019, a-t-il noté, qu’une commission a été mise en place pour négocier avec la Synergie des enseignants pour satisfaire les doléances dans la mesure du possible de l’État. De ce fait, la partie gouvernementale affirme avoir fait  plusieurs propositions prenant en compte la crise sécuritaire et surtout le déficit financier. « Le 29 novembre 2019 a eu lieu la première rencontre de la commission, Bamada.net cela trouvait déjà que les syndicats des enseignants avaient déposé un préavis de grève. Il y a des  pourparlers », a rappelé M. Konaté. En ajoutant « nous avons fait quatre propositions : la première était d’amener la grille  à 1100 en janvier 2021 ; 2e proposition est 1200 à partir de  janvier 2021, 3e proposition est  1100 au 1er janvier 2021 et 1200. 4e proposition 1100 au 1er janvier  et  1200 au 1er janvier 2021 ».

Mamadou Konaté a insisté sur le fait  que le gouvernement reconnait l’article 39, mais qu’il lui manque de moyen pour une application immédiate. C’est pourquoi il a demandé de l’appliquer à la modalité de l’UNTM qui devrait commencer à partir de 2020. Cependant, aux dires de Konaté, les grévistes exigent la satisfaction immédiate et surtout de la prise en compte des arriérés.  Alors que, a-t-il prévenu : « S’il faut accorder l’application immédiate de l’article 39 aux grévistes, les autres syndicats pourraient revenir à la charge. Alors que le Mali est en guerre, il n’y a pas d’argent dans la caisse de l’État. D’autres syndicats ont compris cela et ont accepté surseoir à leur préavis de grève…Sinon c’est le même cas avec l’article 66 au niveau de l’enseignement supérieur ». Pour ce faire, le représentant du ministère du Dialogue social s’est espéré sur la bonne compréhension des grévistes afin de résoudre cette crise scolaire.

Le recrutement de 15.000 volontaires est différent de la radiation des 50.000 enseignants

Selon le Directeur des ressources humaines du secteur de l’éducation, Mamadou Konta, depuis 2000 le Mali avait une planification,  un programme national de développement dans le secteur de l’éducation qui prévoyait le recrutement d’un grand nombre d’enseignants. « Le gouvernement s’est basé sur cette planification pour recruter des volontaires afin de réduire les conséquences des grèves encours. L’idée du gouvernement n’est nullement de recruter 15.000 volontaires pour remplacer les 50.000 enseignants encore moins de les radier… », a-t-il dit tout en souhaitant à tous les partenaires sociaux de s’impliquer pour sauver l’année scolaire.

Selon le Chef du cabinet du ministre délégué chargé du Budget, Sékou Traoré, il n’est pas possible à l’Etat actuellement de satisfaire l’application immédiate de l’article 39. «  C’est quelque chose que l’État ne peut pas supporter. Il vaut mieux payer les salaires, minimum que ce soit, à temps que de proposer une grosse somme et le percevoir en retard », a-t-il dit tout en ajoutant : « Le gouvernement a souligné qu’il fallait se référer à l’application accordée à l’UNTM pour l’article 39, mais les enseignants n’ont pas voulu. Le gouvernement a fait un  effort en ramenant l’application  à deux ans au lieu de 3 ans. Cette application immédiate coutera à l’État  58 milliards 826 189 FCFA. Ce n’est pas possible de satisfaire cette revendication parce que nous sommes en guerre, parce que l’Etat n’a pas d’argent dans sa caisse. C’est pourquoi nous demandons la clémence des grévistes, nous ne leur disons pas que ce n’est pas légitime, mais on leur demande un effort. Et le gouvernement s’exécutera conformément à ses propositions ».

Le ministre du Budget a souligné que son travail sera consenti sur la rationalisation des dépenses. De ce fait, le train de vie de l’État a été considérablement réduit. Notamment en ce qui concerne les dépenses sur : les carburants, les matériels roulants, les déplacements des membres du gouvernement.

Correspondance particulière

Source: Journal le Pays- Mali