Le Dr Mallé est convaincu que son mot d’ordre de grève illimitée est bien suivi, mais la réalité est tout autre. Les enseignants, dans leur grande majorité, considèrent les revendications légitimes, mais trouvent le timing mal choisi.

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Il y a aussi la défection de la faculté de médecine qui a signifié au SNESUP qu’ « elle veut sauver l’année ». C’est une décision de l’administration qui a été curieusement suivie par le comité syndical ??? Quant à la FSEG (où la demande de suspension du Doyen, Papa Kanté, fait partie des points de revendications), les cours se déroulent « normalement », selon nos sources. Il y a aussi des écoles qui sont officiellement en vacances.

C’est le cas de l’IUG en vacances depuis le 1er août, mais où les examens ne se sont jamais arrêtés jusqu’à cette date. En somme, Mallé est fragilisé par ceux-là mêmes qui l’ont mandaté pour défendre leur cause. Dans ces conditions, il ne faudrait pas s’attendre à ce que le gouvernement le prenne au sérieux et décide d’appliquer les engagements qu’il avait pris aux mois d’avril et de mai.

Engagements que la plupart des enseignants et chercheurs avaient d’ailleurs qualifiés d’insignifiants. L’affaiblissement de Mallé s’expliquerait en partie par des luttes politiciennes où des collègues proches du pouvoir feraient tout pour casser le mouvement. Il semble aussi que le bureau national soit trop sûr de lui pour ne pas entreprendre des actions de remobilisation des « troupes » à la veille d’un mouvement majeur comme celui-ci.

Il se limite souvent aux seuls responsables syndicaux locaux, qui le rassurent verbalement, mais ne font rien pour faire respecter à la lettre le mot d’ordre. En somme, le SNESUP montre visiblement des signes d’essoufflement qui ne feraient que l’affaire du gouvernement. Lequel, grâce aux « manœuvres souterraines », est en passe de réussir l’effondrement du syndicat national.

A.M