Depuis 4 mois, pas moins de 240 étudiants Maliens en Algérie sont bloqués à Bamako en raison de fermeture des frontières Algériennes. Parmi les 240 étudiants, beaucoup ont raté des sessions d’examens. Le vendredi 20 novembre 2020, ils ont tenté d’aller plaider leur cause à la Primature. Malheur leur en prie, car, ils se feront gazer par les forces de l’ordre.

 

 Ils sont venus par un vol de rapatriement le 24 juin 2020. Depuis la fermeture des frontières de l’Algérie ils sont livrés à eux-mêmes, ni vol ni études. Ils ont sollicité à plusieurs reprises les autorités, sans rencontrer d’oreilles attentives à leurs tragédies. En effet, parmi eux, il y en a qui sont en année de licence, de master et des stagiaires.

Selon le représentant des étudiants malien vivants en Algérie, leurs examens se sont déroulés le 2 novembre 2020. Bien avant cela, ils ont adressé 6 lettres officielles aux différents départements concernés à savoir le ministère des Affaires étrangères, ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, ministère de l’Emploi et de la formation professionnelle et au Premier ministre Moctar Ouane.

Malgré la fermeture des frontières, l’Etat algérien permet aux étudiants de franchir les frontières. On a été rapatrié avec d’autres étudiants ayant d’autres nationalités mais qui ont bénéficié de l’aide de leur pays pour retourner à l’université. Nous avons demandé à notre gouvernement de nous faire la même faveur avant que nos différents examens ne se déroulent. Mais jusqu’à aujourd’hui nous n’avons pas eu de réponses, explique Habib Sissoko coordinateur de l’Association des élèves, étudiants et stagiaires Maliens en Algérie.

Je me suis entretenu physiquement avec le Secrétaire particulier du ministre pour lui expliquer l’urgence. Il m’a promis qu’il allait donner les lettres au Premier ministre mais jusqu’à présent nous n’avons pas eu de réponse. Nous nous sommes donc rassemblés le 20 novembre 2020 devant la Primature pour manifester notre mécontentement et solliciter notre retour à l’université. Il y a eu des altercations entre les militaires et nous sur place. A cause des bousculades, beaucoup d’entre nous ont été blessés et d’autres évanouis. Il y a eu des échanges de coups. Ils nous ont lancé des gaz lacrymogènes dans la cité administrative, explique Sissoko Habib.

Le collectif a commencé à alerter les autorités par courrier bien avant le renversement du régime. A l’époque, Mme Kamissa Camara, secrétaire général de la présidence les a orientés vers le secrétaire général du Ministère des affaires étrangères.

Les choses avançaient bien jusqu’au renversement du régime. On avait même programmé un vol charter d’Air Algérie. C’est avec le coup d’Etat que sont venus les blocages. On avait une lueur d’espoir qu’après la mise en place d’un nouveau gouvernement, on pouvait rejoindre l’Algérie, déplore Habib.

Les parents des étudiants s’investissent et se battent à côté de ces étudiants. Ils souhaitent tous que les autorités écoutent leur cri de cœur afin qu’ils trouvent une solution au problème. En dehors de notre cas, il y a d’autres étudiants ayant terminé et qui sont bloqués en Algérie. C’est à cause de ce retard que les étudiants font beaucoup de bruits. Notre souhait n’était pas de manifester devant la Primature. On voulait juste avoir une discussion avec les autorités. Nous avons le sentiment que l’Etat nous oublie et on souhaite réellement qu’il s’implique.

 

Fatoumata Kané

Source : Mali Tribune