Les élèves des écoles publiques et privées de la Commune V ont battu le pavé, hier, pour exprimer leur ras-le-bol contre les interruptions intempestives des cours liées aux grèves des syndicats d’enseignants. Ils réclament une solution urgente au bras de fer qui oppose le Collectif des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre au gouvernement.


Les marcheurs sont partis de Sabalibougou pour rallier le monument de la Paix. À partir de là, ils devraient constituer une délégation pour remettre au Premier ministre, un message attestant leur volonté de suivre les cours et de s’informer sur les actions entreprises par le gouvernement pour endiguer la crise scolaire qui n’a que trop duré. Les élèves étaient accompagnés des membres de l’Association «La voix de la Commune V». Ils étaient décidés à se faire entendre. On pouvait lire sur les affiches et autres pancartes des slogans comme : «Non à la violation des droits des enfants», «Les enfants veulent étudier» ou «L’éducation est un droit».
Adama Koné, membre de l’Association «La voix de la Commune V», a expliqué que les marcheurs étaient venus rencontrer le Premier ministre, Dr Boubou Cissé, pour qu’il trouve une solution à la grève des enseignants.
Modibo Diallo, âgé de 10 ans, est élève en 5è année à l’école fondamentale À de Sabalibougou. Il ne souhaite pas revivre le calvaire de l’année dernière. «On a failli faire une année blanche, nous ne voulons pas que cela se répète cette année», a lancé le garçon à qui veut l’entendre, un sachet d’eau en main pour étancher sa soif.
Le môme impressionne par son raisonnement et l’argumentaire qu’il développe. «Si je pouvais voir le président de la République, je lui dirais de tout faire pour résoudre le problème de l’école», ajoute-t-il tout en émettant le vœu de devenir un jour médecin pour lutter contre les maladies.
Lamine Bagayoko, porte-parole de l’Association «La voix de la Commune V», faisait partie de la délégation restreinte qui a rencontré le cabinet du Premier ministre. Cette rencontre leur a permis de s’informer amplement sur la grève. Selon lui, les autorités ont rappelé les énormes efforts accomplis par elles pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants. Elles se sont engagées, a-t-il poursuivi, à tout mettre œuvre pour arrêter la grève.
À en croire le jeune homme, le gouvernement invite les enseignants à faire des concessions.
Après ces échanges avec des responsables au niveau de la Primature, Lamine Bakayogo a annoncé que son association prendra sous son bonnet l’initiative d’aller à la rencontre du Collectif des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre pour tenter de concilier les positions. «Nous ne cherchons pas à soutenir un camp contre un autre. Notre vœu ardent est qu’une date soit fixée pour la reprise des cours», a-t-il insisté.
Rappelons que cette marche des élèves intervient pendant qu’un nouveau préavis de grève de 336 heures, soit 14 jours, a été déposé le 2 janvier dernier sur la table du ministère du Dialogue social, du Travail et de la Fonction publique.

Mohamed D.
DIAWARA

Source: Journal l’Essor-Mali