Après le recrutement des bourriques et des loufoques et l’insertion dans la fonction publique des grisons et des paresseux, l’enseignement saigne de toutes narines et acculé par la voracité des détachés et des cadres budgétivores qui ne voient que des liasses dans les manuels.

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Aujourd’hui, un ahanement plus ou moins trépassant s’entend de part et d’autre, le soupir des enseignants et les affres des professeurs tympanisent mêmes les morts.

Un autre ahanement ahurissant vient de s’ajouter à la voix enrouée des pauvres fonctionnaires laissés à la merci d’un certain fossoyeur du gouvernement qui plante une stèle sur chaque tête décapitée. Aujourd’hui, après la dégringolade des niveaux, l’état délabré des établissements, déficit “supplémentaire” des enseignants, l’absence des manuels ; une autre tempête macabre et expiatoire ronge le reste des survivants de cette école.

Aujourd’hui, la prime est suspendue entre les mains de la Parque (Ange de la mort) et le ministère des Finances publiques, et  les gens saignants, pardon, les enseignants, attendent que Jéhovah tranche pour y insuffler l’âme ou de couvrir des mottes.

Aujourd’hui encore, le pauvre traîne entre la misère et l’échafaud assoiffé, faim et écarlate de moïse… Aujourd’hui, la fièvre du retard de paiements des primes inquiète et paralyse tout le monde et sans exception.

Aujourd’hui, c’est la mort massive; taisez-vous ! Les suaires qu’on jette à la lessive ne nous lavent point de cette horreur. Aujourd’hui, c’est le morne silence qui pavoise l’intérêt de la nation. C’est cette fatale pestilence qui veille sur cette génération.

Mariam Konaré

Source: Nouveau Réveil