Après la réussite miraculeuse des négociations entre la synergie syndicale de l’éducation et le gouvernement les 13, 14, 15, 17 et 18 mai dernier,  tous les Maliens ou du moins la majorité espéraient sur de meilleurs avenirs pour cette année scolaire 2018-2019. Mais l’équation ne serait-elle pas sur une fausse piste ? 

 

La coordination nationale des Élèves et Étudiants du Mali (AEEM) qui s’était tu ou montré indifférente sur la paralysie de l’éducation malienne depuis au mois de décembre voire depuis quelques années semble se réveiller de son sommeil dogmatique. Le samedi 25 mai dernier,  lors de son point de presse à la maison de l’étudiant, Moussa Niangaly, coordinateur national  de l’AEEM,  s’est montré catégorique sur les conditions de la tenue des examens de cette année.  À l’en croire, il est hors de question que les examens se tiennent alors que 1050 établissements restent toujours fermés. Après ce point de presse,  la coordination a marché le mercredi 29 mai dernier pour se rendre au ministère de l’Éducation nationale pour la même cause.

Face à cette situation, je demande bien où était l’AEEM depuis l’année dernière où pleines écoles étaient fermées à cause de l’insécurité au centre aussi bien qu’au Nord. Les examens ont pourtant eu lieu dans ces conditions sans que l’AEEM fasse une réclamation d’ouverture de toutes les écoles comme elle semble s’en soucier dernièrement. Alors, cette réaction soudaine de l’AEEM nous pousse à nous demander pourquoi c’est maintenant que ce syndicat cherche à prendre en otage les examens en revendiquant l’ouverture des 1050 établissements fermés. S’agit-il d’une volonté réelle de faire régner l’égalité entre les enfants du Mali en matière d’égalité ? L’AEEM joue-t-il à un jeu  de cache-cache ?

En tout cas,  on ne peut que douter de la bonne foi de cette coordination qui,  on le sait,  a passé près de deux semaines à mettre les écoles privées au-dehors durant le deuxième trimestre de cette année en réclamant la reprise au niveau des établissements publics dont les enseignants étaient en grève. Mais soudainement, sans que cette reprise soit effective dans les publics,  l’AEEM a fait marche arrière en laissant  les privées rouvrir leurs portes.

Outre, nous savons que c’est  depuis au premier trimestre que des écoles dans la région de Koulikoro ont été empêchées d’étudier par des hommes armés.  Mais l’AEEM n’avait jusque-là pas réagi. Tous ceux-ci nous amènent à douter de la bonne foi de cette coordination en déclenchant cette nouvelle lutte. Ce qui est sûr ce syndicat estudiantin n’est plus digne de confiance depuis qu’il s’est affilié aux politiques.  Je ne réserve aucun lendemain meilleur à cette lutte que vient de déclencher ce syndicat capitaliste qui n’a que le souci de  ses intérêts et non pas ceux des élèves et étudiants.

Fousseni TOGOLA

Le Pays