Instruites, les femmes sont en mesure de faire des choix éclairés pour elles-mêmes et pour leurs proches. Pour n’avoir pas été à l’école, Djeneba Diakité, en larme et un air désespéré, ne cesse de se plaindre. «Je ne suis jamais allée à l’école car mes parents disaient qu’ils n’avaient pas le moyen. Je dirais que c’était loin de là, j’ai dû me marier à l’âge de 15 ans », raconte-t- elle.

Aujourd’hui mariée  et mère de 3 enfants, Djeneba en veut à ses parents qu’elle accuse d’être responsables de sa déscolarisation.  «Mon père était contre la scolarisation des filles ; aucune fille de ma famille n’a été à l’école », regrette-t-elle.

Les  parents de cette dame qui gagne sa vie en lavant des vêtements pensaient que les filles  n’ont pas le droit d’être indépendante. Djeneba se souvient ainsi que son père racontait : « ta place est à côté  de ton mari, lui faire des enfants et t’occuper du champ et des travaux de la maison».

Djeneba a tiré des leçons de sa propre expérience de femme non scolarisée et a décidé de scolariser ses enfants.  « Aujourd’hui j’ai 3 enfants, 2 filles et 1 garçon. Ils sont tous scolarisés ; je m’assure personnellement pour la scolarisation de mes enfants surtout mes filles pour qu’elles ne subissent pas le même sort que moi », indique-t-elle

L’éducation des filles est la clé de leur réussite selon Souleymane Coulibaly, père de 6 enfants. « la scolarisation des filles est très importante et a beaucoup d’importance car une fille scolarisée peut échapper à des maladies et des infections sexuelles, son foyer est plus sécurisé et épanoui », raconte t-il .

Souleymane Coulibaly fait parti des chefs de famille qui parlent ouvertement des sujets liée à l’éducation des filles. Pour lui, «une femme heureuse et instruite s’occupe mieux de son foyer ; si une fille est instruite elle saura mieux  gérer les dépenses et contribuer à faire des économies ».

Autre avantage de l’éducation des filles selon  Coulibaly, c’est le fait que la femme instruite pourrait s’occuper mieux de l’éducation de ses enfants, avoir des connaissances pour améliorer la santé de ses enfants ainsi que celle d’autres membres de sa famille. « Tout mes enfants sont scolarisés mais l’éducation de mes filles est l’une de mes plus grandes priorités aujourd’hui », déclare-t-il.

Sitan Cissé, une ménagère,  pense que la déscolarisation des filles est un très mauvais choix. «Avant on le faisait puisque  les anciens pensaient que l’éducation des filles n’avait  aucune importance ;  ils pensaient que leur destin était d’être mariées jeunes et de s’occuper des taches ménagères et des enfants ».

Mère de plusieurs enfants, Sitan affirme que le monde a évolué et qu’on doit comprendre que la déscolarisation des filles peut les amener à des mariages précoces et forcés, des grossesses non désirées, les banditismes et pleins d’autres situations déplorables.

Mieux Sitan a des arguments en rapport avec le développement personnel des filles. «Une fille qui ne va pas à l’école aura plus de mal à faire entendre sa voix, elle ne pourra s’exprimer, prendre les décisions qui concernent son corps et même sa propre   vie et elle est sous estimée en tant que citoyenne libre», dit elle.

Nana Coulibalily Stagiaire

Source: Le Républicain