Le lundi 24 février 2020, les militants des syndicats signataires du 15 octobre 2016 ont voulu saboter la visite du ministre de l’Education dans la capitale du Kénédougou. Une visite d’information et de sensibilisation sur la situation de la crise scolaire qui perdure.

Entre le gouvernement et les enseignants, le torchon brûle toujours. Tout est parti des 29% d’augmentation de salaire, octroyés par le gouvernement aux fonctionnaires du statut général en 2018. Une augmentation que les enseignants, relevant d’un statut particulier, estiment pouvoir bénéficier de plein droit selon l’article 39 de leur statut. Mais telle ne semble pas être la perception du gouvernement. La lecture et l’interprétation de cet article est le point de discorde entre les deux parties. Ils parlent le même langage, mais ils ne se comprennent pas.

Après plusieurs échecs des négociations, chaque partie monte sur le créneau pour donner sa version à l’opinion publique. C’est dans cette optique de sensibilisation et d’information sur la situation que le ministre de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur a entrepris une visite dans la Cité verte du Mali. Cette visite a été mal accueillie par les enseignants qui l’assimilent à une campagne d’intoxication contre le personnel enseignant.

Des militants mécontents de la visite du ministre de l’Education ont bloqué l’entrée de la salle de spectacle Limissa Bengaly de Sikasso au ministre de l’Education. Il a fallu que ce dernier passe par la petite porte pour accéder à la salle de rencontre. Mais cela n’a pas décourager les manifestants. Ils ont attendu jusqu’à la fin de la séance.

Habillés en rouge, même interdits d’entrer dans la cour, les manifestants ont atteint leur objectif. À la sortie du ministre par la même petite porte, certains manifestants étaient toujours aux aguets. Des cris d’humiliation de tout genre ont été lancés au ministre à son départ.

« On en a marre de faire croire qu’on est condamné à la pauvreté ; on en a marre de la mauvaise gouvernance ; on en a marre de la marginalisation du monde enseignant ; à bas le mensonge du gouvernement ». Voilà, entre autres, des expressions que pouvait entendre le ministre à l’intérieur de la salle, comme à sa sortie.

Oumar SANOGO

Source: Le Démocrate