Près de 10 % des élèves de la commune rurale de Diago souffrent des troubles de vision, soit 250 écoliers sur 2400 dépistés. À ces élèves, le consortium New Vision, World Vision, la Fondation Orange-Mai et l’ONG APIDOM a remis des lunettes correctrices, le vendredi dernier, dans la cour du second cycle de l’école de Diago.

La remise de ces lunettes a été faite par les responsables du consortium de la mise en œuvre de cette initiative. C’était en présence des autorités politiques et administratives de ladite commune, les autorités scolaires, les notabilités de Diago, les élèves ainsi que leurs parents.
Les notabilités de Diago ont accueilli l’initiative avec ferveur. Elles étaient mobilisées pour saluer cet événement ayant concerné cinq écoles de la commune rurale de Diago. Dans ces établissements, sur 2 400 élèves dépistés, 250 écoliers ont été identifiés comme atteints de troubles visuels.
Le Maire de la commune rurale Mary COULIBALY, tout ému, déclare n’avoir que des mots de remerciement à l’égard des structures partenaires d’exécution de ce projet. Pour lui, on ne peut pas mieux faire que de garantir la vue à une enfant ou à un jeune.
« Donner des lunettes à ces élèves est le plus grand geste que l’on puisse leur offrir. La vue, c’est la vie, merci pour ce geste au nom de tout Diago », a salué l’élu communal.
Le Fondateur de New Vision, Robert SUNDQVIST, est l’initiateur de projet destiné à aider les élèves souffrant de troubles de la vue au Mali. Portant lui aussi des lunettes de vision, depuis à l’enfance, M. SUNDQVIST se souvient des difficultés qu’il éprouvait à lire et à écrire. À cause de ce handicap, il était considéré comme un mauvais élève, se rappelle-t-il. Aujourd’hui, devenu adulte, M. SUNDQVIST affirme se battre pour donner un autre sens à son existence. Celui, affirme-t-il, d’apporter son aide aux enfants et aux jeunes souffrant de problèmes de vision.
« Mon combat est d’épargner à ces élèves, les difficultés que j’ai rencontrées quand j’étais élève. Je souhaite que tous ces enfants aient le plaisir de voir les lettres et les lire », a-t-il martelé.
Mêmes difficultés évoquées par Békaye DIARRA, cet élève de la 8e année de l’école fondamentale de Diago. Il est parmi les écoliers déclarés atteints de troubles visuels. Avec ses verres correcteurs, le jeune Békaye DIARRA témoigne sa peine à l’école. Il affirme lire péniblement au tableau noir et d’écrire correctement dans le cahier. Outre cette situation embarrassante pour lui, il soutient, par moment, avoir des douleurs à l’œil gauche qui l’irrite et pleure.
« À Diago, il n’y a pas d’électricité. Les élèves apprennent la nuit sous la lumière des lampes. À cause de mon handicap, je ne pouvais pas le faire », s’attriste-t-il. Très enthousiasmé de porter des lunettes correctrices, Békaye affirme que c’est la première fois qu’il dispose des verres dans l’optique de corriger son problème de vue.
« Sans cette initiative, mon état de santé allait certainement s’aggraver. D’après des gens, avec ces lunettes, il y a de fortes chances que je me récupère entièrement de cette maladie », se réjouit-il avec le sourire aux lèvres.
« Ce geste est exceptionnel. Il permet d’assurer l’acquisition des connaissances parce que nos sensations constituent nos perceptions pour apprendre. La vue en fait partie », salue, à son tour, le représentant de l’académie d’enseignement de Kati. Selon lui, au Mali des milliers d’élèves abandonnent les écoles, à cause de troubles visuels.
« La plupart de ces élèves se retrouvent après dans les rues à demander l’aumône », déplore-t-il, espérant que ces lunettes maintiendraient ces élèves à l’école et les éviteraient le triste sort de se retrouver dans la rue.
Quant à l’administratrice générale de la Fondation Orange Mali, Hawa DIALLO, elle soutient que sa structure est sensible à ce genre de situation. Elle qui apporte son soutien à l’État dans le domaine de la santé notamment. Ces lunettes, espère-t-elle, permettront à leurs bénéficiaires d’étudier dans les meilleures conditions.
« Une bonne vision est déterminante pour le bien-être, l’apprentissage et la réussite de l’enfant et cela, dès le plus jeune âge », précise-t-elle.

Par Sikou BAH

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