L’alerte a été donnée par plusieurs organisations dont l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. Avec l’insécurité qui se propage dans la zone dite des  » trois frontières  » un drame humanitaire sans précédent est sur le point de se produire. Parmi les pays les plus touchés par cette situation, le Burkina Faso voit ses camps de réfugiés maliens se vider jour après jour. On estime à plusieurs milliers les réfugiés maliens vivant au Burkina Faso à regagner le bercail.

 

Il faut noter que ces violences armées au Burkina Faso n’épargnent pas les différents camps de réfugiés où vivent des milliers de ressortissants maliens. Pas plus que le lundi 7 avril dernier, des individus armés non identifiés se sont introduits dans le camp de Mentao, au Burkina Faso, où ils ont extrait un réfugié malien qu’ils ont fini par abattre froidement devant ses proches.

Outre les terroristes qui fréquentent aussi les camps de réfugiés du Burkina Faso, il y a aussi les éléments des milices armés dites d’autodéfense et même des militaires de l’armée régulière à la recherche de suspects. Aujourd’hui, l’une des menaces qui est la plus redoutée dans ces camps c’est la propagation de l’épidémie du coronavirus qui risque de décimer cette population en détresse.

Signalons qu’au Burkina Faso, notamment la région du Sahel, on estime à 838 000 le nombre de personnes déplacées internes depuis janvier 2019. Un chiffre qui ne fait qu’augmenter jour après jour. Cette situation a affecté les quelque 25 000 réfugiés maliens vivant dans des camps isolés et localisés près de la frontière malienne. La plupart de ces réfugiés ont pris le chemin du retour en dépit de l’insécurité qui prévaut dans leur pays d’origine.

L’un des principaux camps de réfugiés maliens du nom de Goudoubo est sur le point de se vider de ses 9 000 âmes qui y vivaient. Une situation motivée par la fermeture de l’école, du centre de santé et du poste de sécurité du camp également. Selon un rapport de l’ONU, près de la moitié des résidents, majoritairement des femmes et des enfants qui ont rejoint les régions de Gao, Mopti et Tombouctou.

Comme motifs de leur départ, ils évoquent la montée de l’insécurité marquée par la multiplication des attaques. Tandis que l’autre moitié a rejoint des localités situées à l’intérieur du Burkina Faso. Au même moment, le Mali abrite aussi plus de 9000 réfugiés burkinabés fuyant les violences dans leur pays.

Cependant, aujourd’hui, ce mouvement des populations en détresse est paralysé par les nouvelles restrictions des libertés de circuler visant à enrayer la propagation du coronavirus. Du coup, de nombreuses personnes se retrouvent prises au piège dans cette zone.

Massiré DIOP

Source : l’Indépendant