L’année 2018 verra la mise en œuvre de certaines actions urgentes de sauvegarde inscrites dans le cadre du Programme présidentiel d’urgences sociales, selon les responsables de l’Agence du bassin du fleuve Niger (ABFN). L’agence qui tenait la 15è session ordinaire de son Conseil d’administration est également préoccupée par la lenteur de l’instauration des redevances et taxes de prélèvement pour sauver le fleuve Niger.

Selon Falaye Keïta, porte-parole du syndicat de l’agence, le mécanisme financier de perception des redevances auprès des organismes pollueurs d’eau du fleuve Niger doit être mis en application. Malgré les efforts, dit-il, « des difficultés perdurent encore dans son adoption en conseil de ministres. Le personnel se demande pourquoi autant de difficultés autour de quelque chose d’intérêt national ? Les lois sont-elles faites pour ne pas être appliquées ? »

Pour les travailleurs de l’ABFN, aucun objectif de développement durable ne saurait être atteint à suffisance sans loi et sans une institution forte. «Nous sommes tous interpellés en tant qu’administrateur », a indiqué Falaye Keïta. « Accepteriez-vous de remettre en cause la capacité des générations futures dans laquelle nos fils et petits fils y feront partie ? La sauvegarde du fleuve Niger entre dans ce cadre-là, mais il ne saurait être sauvegardé à hauteur de souhait tant que l’agence na pas de ressources propres », a-t-il poursuivi.

Pour la ministre de l’Environnement Keïta Aida N’Bo, la nécessité de sauvegarder le fleuve Niger et ses ressources est un impératif vital pour le Mali. « Nous devons nous convaincre que le fleuve Niger est à la fois le socle principal de toutes nos activités socio-économique et culturelles, mais aussi, un facteur d’intégration des différentes communautés de notre pays », a-t-elle affirmé.

A en croire la ministre de l’Environnement, l’année 2018 s’annonce sous de bons auspices avec de grands chantiers. Il y a notamment la finalisation des travaux de protection des berges du fleuve Niger à Diafarabé; le démarrage des travaux d’aménagement des berges de Kamani(région de Koulikoro et le début de la mise en œuvre du programme de restauration des berges et de valorisation des plantes aquatiques nuisibles dans le Niger supérieur.

Autre préoccupation évoquée : la pollution du fleuve Niger par les dragues d’orpaillage, un drame selon la ministre de l’Environnement. Un appel a été lancé pour que tous les travailleurs de l’ABFN s’impliquent dans la résolution de ce problème. Le gouvernement qui a mené une étude sur l’impact de l’orpaillage sur le fleuve va bientôt présenter une communication écrite sur les dégâts que les orpailleurs infligent au fleuve.

Soumaila T. Diarra

Source: Le Républicain