L’état de dégradation de nos forêts permet difficilement d’inverser la tendance au réchauffement climatique qui nous accable. Depuis 2014, la direction nationale des eaux et forêts a décidé d’entreprendre des reboisements sécurisés.

 

Les enjeux  de la campagne du reboisement 2019 portent sur la production de 3 919 913 plants (toutes espèces), la collecte de 442 000 noix de rônier, la récolte et le traitement de 50 000 boutures, le reboisement de 34 672,7 ha, la fixation biologique de 425 ha de dunes de sable, la restauration de 300 ha de sites d’orpaillage, l’enrichissement de 6682 ha de forêts, la mise en place de 183 330 m de cordon pierreux, la confection de 11 500 m de digues et diguettes, la restauration de terres dégradées de 865,5 ha, l’installation de 10 500 m de fascines et de 6390 m de barrières, la mise en défens de 5130 ha de formations naturelles, la conduite de régénérations naturelles assistées : 21 269 ha, l’ouverture de 20 027,4 m de pare-feu.

Selon le Groupe international d’évaluation du climat (GIEC), les forêts sont d’une importance capitale dans la vie des communautés et constituent une richesse inestimable pour les générations montantes et futures. Elles demeurent un réservoir de produits indispensables à la vie des communautés au triple plan écologique, économique et social.

Elles constituent non seulement un facteur de régulation thermique, mais aussi un puits de carbone. Elles procurent à l’homme l’essentiel des produits de sa subsistance. Elles nous fournissent du bois, des fruits, des résines, de la gomme, des fibres, de l’ombre. En outre, elles nous protègent contre les intempéries, améliorent notre cadre de vie et participent au maintien de la biodiversité.

Au regard des résultats de l’inventaire forestier national, réalisé en 2006 et 2014, le Mali perd près de 100 000 ha de forêt chaque année. Ceci corrobore les résultats de l’étude du GIEC de 2016 qui estimait que le désert au plan mondial avait progressé d’un kilomètre par an entre 2000 et 2015 malgré les efforts consentis par les différents pays. La même étude estime que des efforts supplémentaires restent encore à fournir en matière de gestion des forêts.

Aujourd’hui, sur les 32 millions d’hectares de forêts recensés en 2002, il ne reste qu’environ 17 millions, très insuffisants pour inverser la tendance au réchauffement climatique qui nous assaille.

En effet, le Mali reboise annuellement environ entre 30 000 et 40 000 ha. Ceci constitue environ le tiers des superficies perdues chaque année suite aux facteurs cités plus haut. En ajoutant à ces reboisements la part de l’accroissement naturel, qui atteint annuellement 2,5 à 9 % suivant les zones (sahélienne à soudano-guinéenne) et les années, le taux d’accroissement de la biomasse approche les 40 à 45 000 ha/ an.

Ceci semble insignifiant mais très important, car permet de compenser les pertes de superficies boisées à hauteur de 50 %. Cela veut tout simplement dire que malgré les efforts, le Mali accumule bon an mal an une perte sèche de 55 000 ha de forêts.

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