En 2019, les inondations ont occasionné la destruction de 932 ha de terres cultivables à travers le Mali.

Cette année 2020 aussi, l’hivernage a déjà annoncé les couleurs avec de très fortes précipitations enregistrées dans les nuits du 26 au 27 ainsi que du 30 au 31 du mois de mai dans la capitale et environs.

Selon les spécialistes, les fortes précipitations sont source d’inondation, elles-mêmes préjudiciables sur le rendement des récoltes, donc facteur d’insécurité alimentaire.

Le début de la saison des pluies 2020 inquiète déjà les cultivateurs au Mali. En effet, les services de Mali-Météo annoncent une saison de pluies globalement excédentaire cette année :

« Des quantités de pluies supérieures à équivalentes aux moyennes saisonnières 1981-2010 sont attendues sur toute la bande sahélienne et des écoulements globalement moyens à supérieurs à la moyenne sont prévus. Ces cumuls moyens de la période 1981-2010 agiront considérablement sur la partie agricole du Mali même si la partie Sud-Est du pays connait déjà un début de saison précoce », préviennent les services de Mali-Météo.

Aussi, soutiennent-ils, la quantité de pluies recueillies dans la nuit du 26 au 27 du mois de mai dans la capitale et environs est largement supérieure à celle qui a provoqué les inondations en 2019 :

« Chez nous à Mali-Météo, nous avons reçu jusqu’à 136mm de pluies. Ce qui est même supérieure à l’inondation de l’année dernière », déclare Amadou DIAKITE, prévisionniste.

Cette situation, précise-t-il, fait planer une véritable menace sur les productions. Les risques d’insécurité alimentaire et phytosanitaires sont envisageables dans les zones humides ou inondées avec le choléra, la malaria, la dengue, la bilharziose, la diarrhée, entre autres.

Par ailleurs, Mali-Météo alerte sur la crise acridienne en cours en Afrique de l’Est et dans la Corne de l’Afrique :

« Il est très probable d’observer une incursion d’essaims de criquets pèlerins, à la faveur du démarrage précoce prévu pour la saison des pluies dans la bande sahélienne ».

Toute chose qui pourrait aggraver l’insécurité alimentaire pour des millions de personnes au Sahel et en Afrique de l’Ouest.

Selon les services météorologiques, il est attendu pour la période juin-juillet-août 2020, des précipitations qui seront au-dessus de la moyenne, estimée à 45mm.

En septembre 2020, les précipitations attendues seront très excédentaires par rapport à la normale et pourront atteindre les 50 mm, préviennent les mêmes sources.

Il convient de noter que l’année dernière, sur les 49 cas d’inondations enregistrés par la Direction générale de la Protection civile, le Mali a déploré la destruction partielle ou totale de 5 315 maisons et de 457 latrines.

En outre, lesdites inondations ont provoqué la perte de 2 888 têtes de bétail, et affecté  3 944 ménages avec 41 008 sinistrés, 24 pertes en vie humaine et 8 blessés.

Andiè Adama DARA.

Source: Bamakonews