Katura International, une multinationale intervenant dans la filière «déchets» désire investir à Bamako, à travers la création de deux centres de tri dans chaque commune et d’une usine de recyclage. Pour le lancement officiel de ses activités dans la capitale, cette société appartenant à une malienne expatriée résidente en France organise un événement Grand-Public dénommé Sugu-plast, ce samedi 15 Juin 2019, sur l’Esplanade du Stade du 26 Mars, à 13h.

 

Les enjeux de cet événement étaient au cœur des échanges entre la direction de Katura International-Mali et les hommes de médias ce jeudi 13 juin 2019 à l’hôtel Azalai Amitié de Bamako.

Cette conférence de presse était animée par Mme KONATE Soula KONATE, directrice générale de Katura-International qui avait à ses côtés, Prudence DAGNON, directeur pays de Katura international-Mali, ainsi que Mme KONATE Bintou DIANE, l’une des responsables de la nouvelle direction.

À travers cet événement qui s’inscrit dans le cadre des activités de la quinzaine de l’environnement au Mali, Katura entend initier les populations au tri à la source. Ce sera à travers une vaste campagne de sensibilisation. Car, les responsables de Katura sont conscients que le changement de comportement des habitants de la capitale sera déterminant de la réussite de ce projet.

Dans son exposé liminaire, la Directrice générale de Katura-International, KONATE Soula KONATE, a indiqué que son ambition est d’aider son pays qui fait face à d’énormes problèmes de gestion des déchets ménagers.

«Je dirige une société de 70 employés en France. Je suis malienne avant d’être française. Quand suis arrivée ici à Bamako, j’ai trouvé que le pays était sale. Cela m’a choqué. Alors, j’ai décidé de lancer une étude qui a duré plus d’une année.  Et en conclusion, il s’agit de lancer une usine de revalorisation des déchets», a expliqué cette femme d’affaires. Pour ce faire, Katura-International est parti sur un projet pilote qui sera installé en commune VI, plus précisément à Niamana.

Dans le cadre de ce projet, il s’agit pour Katura de travailler avec les GIE spécialisés dans la pré-collecte et les ménages de la commune VI. «J’ai décidé de me battre pour mon pays. Et il s’agit pour moi de prouver que c’est possible qu’on trouve des solutions locales à nos problèmes et il faut déjà commencer par des petites choses», a-t-elle dit.

Selon Prudence DAGNON, directeur pays de Katura International, la gestion de ces ordures constitue un problème majeur dans la capitale. En commune VI, par exemple, sa société a constaté que les ménages produisent plus de 90 tonnes d’ordures par jour. Selon lui, l’idée de l’usine a été d’apporter une solution, même si elle n’est pas complète. Il s’agit pour Katura de traiter 30 tonnes de ces déchets par jour, soit le 1/3 des 90 tonnes de la production de la commune. Cela, pour produire du biogaz, du bio-charbon, de l’engrais par compostage.

Mais aussi, il s’agit de travailler sur le plastique qui est un réel problème pour faire des tuiles, des pavés.  Grâce à sa technicité, a-t-il fait savoir, Katura a pu créer au Nigéria une centrale de biomasse. Selon M. DAGNON, c’est la première centrale de biomasse qui utilise les déchets pour de l’électricité pour les ménages qui sont autonomes à ce jour. «Nous, nous apportons du gaz moins cher que le gaz conventionnel. Il en est de même pour le charbon», a-t-il confié.

Selon les conférenciers, la pose de la première pierre de l’usine est prévue pour ce 15 juin 2019, à l’issue de la cérémonie officielle de lancement des activités de la société à Bamako. Les travaux de construction commenceront en septembre 2019 et l’ouverture de l’usine est attendue en mi-janvier 2020. Le coût total du projet est estimé à 800 000 euros, soit près de 500 millions de FCFA.

Ce projet, selon ses responsables, va créer 100 000 emplois directs et des milliers d’emplois indirects. En commune VI, par exemple, le lancement du projet pilote va permettre de créer 80 emplois directs.

Par Abdoulaye OUATTARA

Info-Matin