Comme si la menace des dragues ne suffisait pas, un autre danger non moins grave guète encore notre pays. La déferlante vague d’étrangers, principalement des burkinabés sur les zones aurifères est entrain de causer un désastre environnemental et sanitaire sur les sites d’orpaillage artisanal au Mali. De Sadiola à Kéniéba en passant par Kankaba, Siby, Yanfolila, Kadiolo ect.., aucun espace n’échappe à la colonisation désastreuse des fous du métal précieux. Même si dans le cadre de la libre circulation des personnes et de leurs biens dans l’espace UEMOA et CEDEAO, ce mouvement parait normal, il n’en demeure pas moins que leur agissement est répréhensible aux yeux de la législation malienne. La délégation dépêchée sur les lieux suite à la mort de 4 vaches à Dabaya par le Ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable a fait ce triste constat.

 

Le ministère de l’environnement aurait pu se passer de cette mission si toute fois il avait pris connaissance du rapport sur l’état des lieux envoyé par le gouverneur de Kayes au Ministère des Mines et à celui de l’Administration Territoriale. Malheureusement, le gouvernorat a oublié le département le plus concerné par les conséquences de l’utilisation des produits chimiques sur les sites d’orpaillage. Qu’à cela ne tienne, l’équipe dépêchée par le Ministre GUINDO et qui était composée du conseiller technique chargé des questions environnementales, de l’inspection, de la DNACPN et d’un laborantin pour les besoins d’analyses, qui a sillonné une dizaine de villages de Sadiola et Kéniéba a pu se rendre compte des menaces qui planent sur notre pays. Essentiellement composé de burkinabé, ces orpailleurs ont avoué utiliser des produits chimiques pour extraire l’or sans aucune garantie de sécurité. Cet aveu suffisamment grave contraste avec l’inconscience des populations sur les dangers qui menacent tout simplement leur vie et celle de leurs bêtes. Au-delà du seul Ministère de l’Environnement et du gouvernement, cette lutte de survie interpelle tout un chacun.

UN COMBAT COMMUN

Sous d’autres cieux, ce combat pour un meilleur cadre de vie aurait été d’abord celui des populations. Malheureusement, au Mali, elles sont curieusement impliquées dans cette situation qui les rattrapera tôt ou tard.

Dans tous les villages et hameaux sillonnés par l’équipe du Ministère de l’Environnement, la complicité entre les criminels de l’environnement, les jeunes, les chefs de village, les mairies et les forces de l’ordre est patente. Installés avec la bénédiction des chefs de villages sur imposition de leur jeunesse abonnée aux gains faciles à travers les ‘’ton boloma’’, ces orpailleurs chimiques soudoient à tour de bras les autorités coutumières, politiques et sécuritaires pour qu’elles ferment les yeux sur des pratiques inimaginables.

Au cas où cette situation occasionnerait un accident, ces mêmes complices pointent du doigt l’inaction de l’Etat dont ils sont l’un des pans. Que vaut un Etat sans les populations ? Aujourd’hui, il est plus que nécessaire que les uns et les autres se posent cette question. Le cas des bœufs morts à Dabaya n’est rien en comparaison des conséquences invisibles avec les risques sur la santé des habitants avec la pollution des nappes phréatiques. Puisque mieux vaut tard que jamais, il est encore temps que les populations se ressaisissent face à cette situation préjudiciable à l’avenir des générations futures et de la nation. Sans ambages, les populations doivent prendre leur responsabilité en s’opposant à toutes formes d’orpaillage utilisant des produits chimiques dangereux. En plus, elles doivent se mobilisent contre l’écoulement des produits chimiques en dénonçant les auteurs aux forces de l’ordre.

Tout contrevenant doit être dénoncé et combattu comme un vulgaire criminel, idem pour les autorités administratives, politiques, coutumières et sécuritaires qui se montreront complices.

De son côté, le Ministre Housseini Amion GUINDO est catégorique, tout agent du département impliqué sera châtié en guise d’exemple. D’ores et déjà, des instructions fermes ont été données aux services locaux de la DNACPN et des Eaux Forêts pour faire remonter toutes atteintes à l’environnement au niveau des sites d’orpaillage.

Pour se prononcer sur le cas de Dabaya, le MEADD attend les conclusions des analyses des échantillons. De concert avec les autres Départements impliqués dans la gestion du domaine, le Ministère de l’Environnement entend jouer toute sa partition. Cela passe aussi par la lutte contre l’importation frauduleuse des produits chimiques et leur utilisation sur les sites d’orpaillage. Egalement, le MEADD se propose de mettre un accent sur la sensibilisation des populations sur les dangers liés à l’utilisation des produits chimiques par des personnes non habilitées.

Source : Communication MEADD

Source : LE PAYS