Le vernissage de l’exposition photos organisé, hier, par l’AMAP dans ses propres locaux a été une belle réussite. L’événement a mobilisé deux membres du gouvernement. Le ministre de la Communication, chargé des Relations avec les institutions, Porte-parole du gouvernement, Yaya Sangaré, était accompagné de sa collègue en charge de la Culture, Mme N’diaye Ramatoulaye Diallo, pour présider la cérémonie. On notait aussi la présence de l’ancien directeur général de l’AMAP et ancien ministre de la Communication Gaoussou Drabo, ainsi que le délégué général de la Biennale africaine de la photographie, Lassana Ugo Diarra. Beaucoup de journalistes, ainsi que des amateurs de la photo ont tenu à être de témoins de l’ouverture de cette exposition intitulée : « le Mali de 2012 à nos jours ».

C’est un voyage dans le temps qui permet aux visiteurs d’apprécier la chronologie des évènements depuis les turbulences que notre pays a connues en 2012 et qui ont eu comme point culminant un coup d’état. L’exposition qui reste ouverte jusqu’au 31 janvier 2020, retrace des moments d’histoire douloureux, mais aussi d’espoir quant à la sortie de notre pays de la crise.
Le public a pu revivre les événements du coup d’état, ainsi que les pillages qui ont suivi dans les services publics, la démission du président Amadou Toumani Touré, l’accord signé entre la junte militaire et la Cedeao pour permettre le retour à une vie constitutionnelle normale, l’arrivée de l’Opération militaire française Serval, l’élection du président Ibrahim Boubacar Keïta, la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation, etc.

Les professionnels ont apprécié la qualité des photos et le montage scénographique de l’exposition. Alexis Kalambry, directeur de publication de Mali-Tribune, a rendu hommage à la presse qui est un témoin de l’histoire. à travers cette exposition, soulignera-t-il, on voit une chronologie de l’histoire du Mali de 2012 à maintenant. Il a ajouté que cette initiative permet de redorer le blason de la presse et de lui faire reconnaître son rôle de témoin de l’histoire. Carolie Rabadan, photographe, résidant dans notre pays depuis 2009, se réjouit de voir le photojournalisme mis en valeur dans le cadre de la 25è édition des Rencontres de la photographie. « On retrouve une période particulière de l’histoire du Mali qui a changé beaucoup de choses », a-t-elle témoigné.
Le directeur général de l’AMAP, Bréhima Touré a salué la présence des hôtes de marque au vernissage de l’exposition. En organisant cet événement, a-t-il souligné, l’AMAP entend faire connaître davantage son formidable fonds photographique. « Nous voulons aussi valoriser le travail de nos preneurs d’images. Ces hommes et femmes qui écrivent l’histoire du Mali avec des images », a indiqué le responsable de l’Agence.
« Depuis trois mois, nous travaillons avec l’AMAP pour montrer au public que cette structure possède un des plus grands studios du Mali en termes de photos de l’indépendance à nos jours. Nous voulons mettre en valeur le photojournalisme qui a tendance à disparaitre », a expliqué Lassana Igo Diarra.
Pour lui, cette exposition est une occasion louable qui permettra aux visiteurs de regarder les moments importants de l’histoire du Mali grâce aux talents des photographes.
Habib Kouyaté est l’un des photographes dont les œuvres sont exposées. Il se rappelle encore des évènements de 2012. « Au moment du putsch, on assurait la permanence à Koulouba. Chaque matin, un collègue montait de 6 heures du matin à 18 heures. Nous avons pris des risques pour avoir certaines images », a confié le photographe.
Mohamed D.
DIAWARA

 

SATISFACTION ET FIERTÉ

«Aujourd’hui, l’AMAP constitue un musée», a témoigné la ministre de la Culture Mme N’diaye Ramatoulaye Diallo au vernissage de l’exposition photographique de l’AMAP, tout en souhaitant voir l’Agence de presse historique ouvrir ses archives au grand public. « Cette exposition, nous a permis d’évaluer les risques pris par ces professionnels à des moments très particuliers », a expliqué la ministre de la Culture. Quant au ministre de la Communication, chargé des Relations avec les institutions, Porte-parole du gouvernement, Yaya Sangaré, il a aussi salué cette belle initiative de l’AMAP. «Nous avons parcouru tous les évènements qui se sont succédé dans notre pays de 2012 à 2019. Il n’y a pas d’incertitude dans la photographie», a-t-il témoigné, visiblement satisfait de ce qu’il venait de découvrir.
Pour le ministre Sangaré, «les évènements ont été restitués dans leur contexte et dans leur sincérité. Ce qui montre qu’il faut accorder beaucoup d’importance au photojournalisme et au photoreportage. Ce qui permet de fixer les évènements et de ramener les gens à se rappeler de l’histoire du pays».Ces évènements, a-t-il enchaîné, renvoient à beaucoup de choses dans notre pays et rappellent la douleur que «nous avions vécue et l’espoir retrouvé».
Le ministre en charge de la Communication a émis le vœu de voir les autorités faire un clin d’œil à ces photographes pour les accompagner en dehors du pays pour l’histoire à partager avec les futures générations.
«Parce que nous venons de vivre des moments très difficiles de notre histoire. C’est bien cela le rôle de la photographie en général et c’est bien cela le rôle des hommes derrière les objectifs, les projecteurs. C’est l’opportunité de les remercier très sincèrement», a-t-il dit.
Pour l’ancien directeur général de l’AMAP et ancien ministre de la Communication, Gaoussou Drabo, c’est une satisfaction de rendre hommage au photojournaliste surtout au bon travail. «Ils travaillent dans des conditions pas toujours faciles, même du point de vue de la liberté de se mouvoir, ils doivent rencontrer plus des services de sécurité que la foule. Il y a tout cela pour obtenir les meilleures images et celles significatives», a-t-il dit.
Tamba CAMARA